Amazon est au coeur d’une nouvelle procédure judiciaire. Attaqué par une ancienne employée ayant travaillé dans un entrepôt californien, le géant du e-commerce est accusé de ne pas avoir respecté les temps de pause de ses salariés, rapportent nos confrères de The Verge ce samedi 27 mai 2021.

Amazon devra répondre des conditions de travail imposées à ses salariés

Lovenia Scott, une ancienne employée d’Amazon ayant travaillé dans l’entrepôt de Vacaville (Californie, États-Unis), accuse la firme de ne pas respecter le cadre légal en matière de conditions de travail. Dans sa plainte, la femme explique notamment qu‘Amazon ne respecterait pas les 30 minutes de pause repas obligatoires pour les travailleurs. En outre, elle affirme que, lorsque ces derniers avaient droit à des pauses, ils devaient tout de même continuer à surveiller leur talkie-walkie pour répondre instantanément à quelques problèmes qui auraient pu survenir, ce qui empiétait ainsi sur leur temps de repos.

Lovenia Scott rapporte également qu’en raison d’une mauvaise organisation, de nombreux salariés étaient obligés de prendre leur pause en même temps, créant ainsi des files d’attente devant le système informatique de pointage. Ceux qui se retrouvaient en fin de fil voyaient ainsi leurs pauses écourtées, alors qu’ils attendaient leur tour. L’ex-salariée d’Amazon ajoute que les équipes étaient « chroniquement en sous-effectif », ce qui empêchait certains employés de prendre de courtes pauses de 10 minutes afin de terminer leur travail à temps.

Enfin, elle affirme que les employés d’Amazon n’étaient pas indemnisés pour l’utilisation de leurs téléphones portables personnels dans le cadre de leurs missions professionnelles, et que son dernier salaire n’aurait pas été versé en temps voulu. L’affaire est portée devant un tribunal fédéral californien, et les avocats de la plaignante cherchent désormais à obtenir le statut d’action collective.

Des accusations qui ne sont pas isolées

Ce n’est pas la première fois que les conditions de travail chez Amazon sont remises en cause. Plus tôt ce mois-ci, nos confrères de Vice ont publié un article dans lequel étaient regroupées des photographies prises par des employés d’Amazon et dans lesquelles on pouvait voir des bouteilles remplies d’urine. Faute de temps pour prendre des pauses et sous la pression de leurs supérieurs pour obtenir un meilleur rendement, les employés du géant de l’eCommerce seraient, en effet, obligés de se « soulager » de cette façon.

Une accusation de laquelle s’est défendue Amazon dans un tweet : « Vous ne croyez pas vraiment à cette histoire d’urine dans des bouteilles, n’est-ce pas ? Si c’était vrai, personne ne travaillerait pour nous. La vérité, c’est que nous avons plus d’un million d’employés incroyables dans le monde entier, qui sont fiers de ce qu’ils font, et qui bénéficient d’un salaire et d’une couverture médicale excellents dès le premier jour ».

En 2018 déjà, des employés de la firme s’étaient rassemblés pour protester contre leurs conditions de travail. Un an plus tard, la chercheuse Stacy Mitchell dévoilait les pratiques de surveillance au sein des entrepôts d’Amazon, en estimant que si les employés étaient trop lents et pas assez efficaces, ils étaient licenciés. Enfin, l’année dernière, à l’occasion du Black Friday, des employés de 15 pays différents sont entrés en grève pour faire part de la dégradation de leurs conditions de travail.