Selon un rapport du Wall Street Journal publié le mercredi 14 avril, Amazon aurait utilisé son pouvoir de négociation pour que le fabricant canadien de thermostats intelligents, Ecobee, lui fournisse les données issues de ses appareils. Et ce, même lorsque les clients n’utilisent pas l’appareil. Quand Ecobee a rejeté la demande, Amazon aurait fait pression sur l’entreprise.

Nouveau scandale pour Amazon

Après le contrecoup des mauvaises conditions de travail au sein de ses entrepôts, c’est à une nouvelle affaire qu’Amazon doit faire face. Ecobee a décidé de dénoncer la pression qu’exerçait la firme américaine sur sa petite entreprise depuis des mois.

Le fabricant canadien de thermostats intelligents est un des milliers partenaires d’Amazon. Leurs produits sont connectés et sont équipés de l’assistant vocal Alexa. Afin de pouvoir l’utiliser, les partenaires de l’entreprise américaine doivent respecter certaines clauses. Une d’elles est le partage des données recueillies par les objets connectés. Ainsi, Ecobee transmettait déjà quelques données d’utilisation à la firme.

Il y a quelques mois, Amazon a décidé que c’était insuffisant et a réclamé plus de données, même lorsque les utilisateurs ne s’en servaient pas activement. Le bras de fer a alors commencé lorsque Ecobee a refusé de les communiquer. La petite entreprise craignait que le partage de ces données, en plus de violer la vie privée de ses clients, soit utilisé par Amazon pour développer des produits concurrents. Cette crainte découle du fait que, comme l’ont montré certaines enquêtes antitrust américaines et européennes, le géant du commerce électronique a déjà recueilli des données non publiques sur les ventes de ses partenaires. Il a ensuite développé les produits de ses concurrents.

La riposte d’Amazon fut immédiate. L’entreprise américaine a averti qu’un refus pourrait empêcher Ecobee de participer à de grands évènements de vente comme Prime Day, ou que certains de ses futurs appareils ne recevraient pas la certification Alexa. Cela affecterait directement la capacité de l’entreprise canadienne à vendre sur le site d’Amazon.

Jack Evans, porte-parole d’Amazon, a déclaré qu’ils utilisaient des données d’utilisateurs proactifs dans le but de leur faire de meilleures recommandations. Il a notamment souligné que ces derniers acceptent de les partager lorsqu’ils relient leurs comptes à l’appareil.

De son côté, Andie Weissman, porte-parole d’Ecobee, a indiqué que des négociations étaient en cours avec la firme américaine. “Amazon reste un partenaire précieux d’Ecobee”, a-t-elle déclaré.

La stratégie d’Amazon consistant à tirer parti de sa position dominante est, une nouvelle fois, pointée du doigt. Elle est bien consciente que ses partenaires sont contraints d’accepter ces conditions s’ils veulent continuer à vendre leurs produits sur le site, qui est devenu un élément vital pour certains. Une pratique monopolistique qu’Amazon a l’habitude d’utiliser.