D’anciens employés mécontents de Huawei ont été inquiétés par la police chinoise après avoir échangé sur WeChat à propos des liens entre Huawei et l’Iran. Des témoignages relayés par le New York Times semblent confirmer les liens étroits entre la Chine et l’entreprise ainsi que la véracité des accusations américaines sur le dossier iranien.

L’un des employés a été arrêté cinq jours après la publication sur le groupe d’un message sur l’Iran

Le 1er décembre 2018, l’arrestation de Meng Wenzhou, directrice financière de Huawei et fille du fondateur de l’entreprise au Canada a été le premier acte d’une guerre commerciale des États-Unis contre l’entreprise chinoise, accusée d’être financé par Pékin. Meng Wenzhou a été arrêtée, car elle était soupçonnée d’avoir contourné les sanctions américaines contre l’Iran.

Le 11 décembre, dans un sous-groupe de discussion WeChat d’ex-employés mécontent de Huawei l’un des cinq membres envoie « Je peux prouver que Huawei a fait des ventes en Iran ». Cinq jours plus tard Li Hongyuan, l’un des cinq membre du groupe WeChat, ancien haut responsable du groupe, se fait arrêter pour divulgation de secrets commerciaux, deux semaines plus tard un autre membre, Zeng Meng est arrêté pendant ses Vacances en Thaïlande pour fraude. Les trois autres membres du groupe connaîtront le même sort.

Li Hongyuan et Zeng Meng sont interrogés par la police de Shenzhen, où siège Huawei, sur deux sujets : l’Iran et leurs contacts avec des médias étrangers. Et ayant échangé à propos de l’Iran et en parlant à des médias étrangers, les ex-employés auraient franchi la ligne rouge. Ils ont respectivement écopé de huit mois et trois mois de détention, sans charge retenue contre eux à la sortie.

La Chine est un soutien indéfectible de l’entreprise privée Huawei, elle l’a montré en pesant de tout son poids diplomatique pour la soutenir. En France, par exemple, l’ambassadeur de Chine avait menacé l’hexagone en cas d’éventuelles sanctions contre l’entreprise. C’est arrivé partout en Europe. Huawei est également au cœur du bras de fer commercial avec les États-Unis après en avoir été le point de départ.

Cette attitude incite à la méfiance du côté des états. Les liens du premier fournisseur mondial d’équipements de télécommunication avec la puissance laissent craindre un espionnage technique massif. La Chine explique simplement défendre une entreprise stratégique comme tout pays et Huawei a toujours nié. La CIA affirme, elle, avoir des preuves.

La vente de matériel Huawei à l’Iran, un secret de polichinelle

Les Américains estiment également avoir des preuves sur le contournement des sanctions contre l’Iran. Li Hongyuan le dit clairement, « En interne, c’est un secret de Polichinelle que Huawei vend à l’Iran », il explique avoir été lui-même en contact avec des collègues en Iran.

Huawei reconnait vendre du matériel à l’Iran, mais affirme être en règle. D’une part en vendant du matériel civil, d’autre part en ne vendant aucune technologie et matériel originaire des États-Unis.

Ces deux nouveaux témoignages sont à même de renforcer la position et les accusations américaines contre Huawei et la Chine. Un argument supplémentaire pour que la diplomatie américaine convainque les Européens de se passer des services de Huawei pour le déploiement d’antennes 5G