L’administration fédérale américaine d’aviation (FAA) vient de publier le 26 décembre une proposition visant à suivre les drones à la trace pour des raisons de sécurité. En Europe une charte ressemblante a été adoptée en juin de cette année.

Les passionnés d’aviation le savent, il existe plusieurs sites, FlightAware, FlightRadar, pour suivre en temps réel les avions qui passent au-dessus de notre tête. Avec la proposition de la FAA, soumise à 60 jours de discussion, ces sites pourront peut-être bientôt ajouter les vols sans pilotes.

Identifier tous les objets volants sans pilotes

La proposition du FAA consiste à imposer aux constructeurs et aux exploitants de drones de les rendre identifiables lorsqu’ils survolent le territoire américain, « qu’ils mènent des activités récréatives ou commerciales », précise le texte. À quelques exceptions près, tous les drones devront être équipés d’un identifiant individuel, de plaques d’immatriculation pour objet volant en somme, d’ici trois ans.

Les seuls drones exemptés d’identification sont, sans surprise, les drones du gouvernement américain, mais aussi les drones amateurs, et les drones de moins de 0,55 livre, soit 249 grammes. En France la loi, renforcée en juillet, est plus souple sur le poids des drones, ils doivent s’identifier s’ils font plus de 800 grammes.

Cette proposition de la FAA était dans l’air depuis un moment. En 2016 le Congrès avait déjà demandé à l’administration de l’aviation des directives spécifiques sur les drones. La proposition, appelée à être discutée pendant 60 jours avec les professionnels du secteur, en est l’aboutissement.

Les États-unis à la traine au niveau de la réglementation

Pour les membres du Congrès de la commission des transports cités par CNBC ce n’est pas trop tôt, déjà en juillet ils s’impatientaient, « Nos préoccupations sont exacerbées par le fait qu’une fois qu’une règle est adoptée, la date à laquelle les exploitants devront se conformer aux exigences d’identification à distance peut être repoussée des mois, voire des années, après la publication ».

Comme expliqué précédemment la France a adopté des règles en juillet. Elle a suivi le rythme de l’Union européenne qui se vantait le mois précédent, par l’intermédiaire de Patrick Ky, directeur de European Union Aviation Safety Agency, d’être la « la première région du monde à disposer d’un ensemble complet de règles garantissant un fonctionnement sûr, sécurisé et durable des drones, tant pour les activités commerciales que pour les loisirs ».

Notre ciel bientôt envahi ?

Au-delà de quelques cas spectaculaires, comme la décision américaine de clouer au sol 800 drones soupçonnés d’espionnage pour la Chine, la réglementation sur les drones est surtout une obligation devant leurs multiplications.

UPS a déjà obtenu de la FAA de livrer ses colis par les airs, une perspective qui intéresse également Amazon, Uber eats et d’autres. Des médicaments et même un rein a été livré cette année par le biais d’un drone tandis qu’en France certains peuvent pratiquer l’épandage. Le bruit caractéristique des hélices des petits appareils volants risque bien de devenir familier.

Désormais officiellement encadré, le marché des drones pourra s’envoler. Selon certaines estimations en 2030, le marché des drones pourrait atteindre 12 milliards d’euros.