Dans le cadre d’une expérimentation de 3 ans, des drones épandeurs vont débarquer au-dessus de nos cultures. En effet, un arrêté datant du 26 août, publié le 8 octobre autorise l’utilisation de drones pour pulvériser des pesticides au sein des exploitations considérées « à haute valeur environnementale ».

Objectif : améliorer la productivité des agriculteurs

La publication de cet arrêté reflète totalement l’évolution de nos sociétés. Le secteur agricole cherche à gagner en productivité et l’épandage par drones semble être une solution adéquate pour gagner du temps et donc améliorer la rentabilité des cultures. Les drones sont en train de conquérir tous les secteurs d’activité : de la Défense à la livraison de repas, en passant désormais par l’agricultureCette expérimentation a été initialement prévue par l’article 82 de la loi dites « EGalim » qui date du 30 octobre 2018.

Les tests vont durer 3 années et permettront de déterminer les bénéfices liés à l’utilisation d’aéronefs télé-pilotés. Les agriculteurs pensent que les drones peuvent être particulièrement utiles pour les aider à accéder à des zones difficiles. C’est notamment le cas des parcelles agricoles pentues. Une pente supérieure ou égale à 30 % est quasiment inaccessible avec un engin agricole classique. Dans l’arrêté publié, nous pouvons identifier deux avantages majeurs : limiter les risques d’accident du travail et favoriser la pulvérisation des pesticides par voie aérienne.

Les agriculteurs vont devoir respecter des normes précises

Évidement, il y a des consignes précises à respecter. N’importe quel agriculteur ne peut pas décider du jour au lendemain de se lancer dans l’épandage par drone. En effet, la marche à suivre est la suivante : les professionnels devront adresser une demande au ministère de l’Agriculture en détaillant le modèle du drone qu’ils prévoient d’utiliser. Ils devront aussi fournir la liste des pesticides, la localisation des parcelles et leur distance avec des habitations. En cas de doute, le ministère pourra solliciter un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) pour vérifier la pertinence du projet.

En Chine, une telle expérimentation a déjà démarré. En effet, le pays estime que les drones représentent une solution idéale pour protéger les cultures des insectes ravageurs. XAG, un fabricant de drones basé à Guangzhou travaille en collaboration avec Bayer Crop Science pour fournir des drones  adaptés à l’épandage. Les premiers tests montrent des résultats époustouflants : 98% des insectes ravageurs (des Spodoptera frugiperda) ont été éliminés.