Décidément, Amazon Prime Air peine à décoller. Le service de livraison par drone d’Amazon a été contraint de revoir ses objectifs à la baisse pour 2023, en grande partie à cause de soucis réglementaires avec la Federal Aviation Administration (FAA), agence fédérale contrôlant l’aviation civile aux États-Unis.

Le géant de l’e-commerce revoit ses objectifs à la baisse

Cela fait maintenant 10 ans que Jeff Bezos a annoncé les débuts de la livraison par drone pour le géant de l’e-commerce, mais celui-ci est encore loin de la fin de ses peines. Lacunes techniques, crashs à répétition, turnover important… Prime Air a subi de nombreux contre-temps au fil de son histoire.

Fin décembre 2022, la branche annonçait enfin le début des livraisons par drone dans deux villes américaines, à Lockeford, une petite ville de Californie, et à College Station, dans le Texas. En février, de premières enquêtes sur cette démarche révélait un départ peu encourageant pour Amazon, avec seulement 10 foyers ayant fait appel au service. Quelques mois plus tard, le bilan n’est pas plus reluisant.

Selon CNBC, qui s’est rendu à Lockeford pour investiguer sur le programme, les drones ne livrent que deux maisons dans la ville, situées l’une à côté de l’autre à moins d’un kilomètre de l’entrepôt. En janvier dernier, l’entreprise expliquait cibler les 10 000 livraisons en 2023 ; elle n’en a opéré que 100, aussi bien en Californie qu’au Texas.

Interrogé par The Verge, un représentant d’Amazon a admis que la firme avait revu ce chiffre à la baisse, et blâme notamment la FAA pour ces performances insatisfaisantes.

La FAA se montre stricte avec Amazon

« Alors que la FAA a élargi l’autorité de Prime Air pour effectuer des livraisons par drone afin d’inclure des sites en Californie et au Texas, le processus d’extension progressive de nos zones de service prend plus de temps que nous l’avions prévu. Nous travaillons avec la FAA et prévoyons d’étendre les livraisons à un plus grand nombre de clients au fil du temps », a-t-il confié.

Le design des drones de l’entreprise a été modifié à de nombreuses reprises afin de se plier aux exigences de l’agence, mais leurs activités restent encore très limitées. « Nous sommes autant enthousiastes au sujet de la livraison par drone aujourd’hui que nous l’étions il y a 10 ans, mais les choses difficiles peuvent prendre du temps, et il s’agit d’une industrie hautement réglementée. Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec la FAA afin d’étendre les livraisons à un plus grand nombre de clients au fil du temps », a continué le représentant d’Amazon.

Le géant de l’e-commerce a déjà été surpassé par ses concurrents dans le secteur. L’entreprise Wing, filiale d’Alphabet, a débuté les livraisons en dehors des États-Unis et opère désormais des drones dans le pays. Même son de cloche pour la société Zipline, qui établit progressivement de nombreux partenariats avec des commerçants pour livrer leurs produits par drone. Leurs systèmes respectifs sont bien plus convaincants, pour le moment, aux yeux de la FAA. Les deux firmes cumulent déjà des centaines de milliers de livraisons.