Il y a quelques jours, une réunion avait lieu entre la présidente de la commission des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis et des représentants du gouvernement suisse pour échanger à propos de la réglementation de la Libra. Même si Facebook tente de se mettre Washington dans la poche, le gouvernement des États-Unis reste perplexe et prudent.

Les États-Unis restent méfiants

Maxine Waters, présidente de la commission à la Chambre, a déclaré que : « bien que j’apprécie le temps que les représentants du gouvernement suisse ont pris pour nous rencontrer, mes inquiétudes demeurent. Je dois avouer que le fait de permettre à une très grande entreprise technologique de créer une cryptomonnaie mondiale, sous contrôle privé, me dérange ».

Il y a quelques semaines, le projet de loi Keep Big Tech Out of Finance Act voyait le jour. Son objectif : bannir les réseaux sociaux du monde de la finance. Les entreprises qui pourraient être concernées par l’interdiction de travailler dans le secteur financier, seraient celles qui dépassent un chiffre d’affaire annuel de 25 milliards de dollars, soit 22,3 milliards d’euros. Concrètement, le projet de loi vise directement Facebook et personne d’autre.

La Libra sera placée sous la juridiction suisse

Le réseau social aimerait pouvoir lancer officiellement la Libra en 2020. Les États-Unis ne sont pas les seuls à s’inquiéter du trop grand pouvoir détenu par Facebook. En effet, les régulateurs de la Commission Européenne ont déclaré qu’ils étudiaient actuellement le comportement potentiellement anticoncurrentiel de la cryptomonnaie de Facebook. L’organe de sécurité s’inquiète de l’éventualité que Facebook puisse mettre hors jeu ses concurrents, par le biais de ses différents services.

La Libra doit être émise et gérée par la Libra Association. Un organisme de régulation qui rassemble des acteurs pour gérer la cryptomonnaie, depuis son siège en Suisse. Dès lors, David Marcus, responsable de Calibra chez Facebook, envisage logiquement que la monnaie soit réglementée par les autorités financières suisses. L’association est en discussion avec ces dernières à cet effet, et prévoit également de placer sa monnaie sous la juridiction de l’organisme de protection de la vie privée suisse.