C’est inédit. Dans une lettre, l’ambassadeur des États-Unis en Allemagne demande explicitement au gouvernement allemand d’arrêter de travailler avec Huawei et de ne plus utiliser les équipements de la société chinoise. Il y a quelques semaines, l’Allemagne déclarait au Wall Street Journal qu’elle avait pris la décision de laisser Huawei effectuer des propositions de contrats pour son réseau 5G, malgré la pression américaine pour boycotter l’entreprise chinoise.

C’est l’une des demandes les plus explicites jamais formulée par les États-Unis au gouvernement allemand. Trump est persuadé que Huawei est utilisé par le gouvernement chinois pour espionner les pays occidentaux et notamment les États-Unis. Huawei a tenu tête aux américains en affirmant qu’il n’y avait aucune preuve tangible de l’implication de la Chine dans les actions de la société Huawei.

D’ailleurs, il y a quelques jours, Pékin mettait en garde les États-Unis à propos de cette affaire. Pour le ministre des Affaires étrangères chinois, les récentes actions entreprises par le gouvernement de Donald Trump, contre les entreprises chinoises et notamment Huawei, représentent une « répression politique délibérée ».

En tenant tête aux États-Unis, le Royaume-Uni et dorénavant l’Allemagne montrent l’exemple à d’autres pays et surtout prouvent qu’il existe d’autres alternatives que celles imposées par les américains. La campagne anti-Huawei et plus globalement anti-Chine menée par les États-Unis ne semble plus aussi crédible et n’obtient pas forcément les retours espérés. Pourtant, l’administration de Trump continue de mettre la pression sur ses alliés pour qu’ils mettent fin à leurs relations avec Huawei. C’est aujourd’hui le cas en Allemagne. D’après la lettre envoyée par l’ambassadeur américain, les États-Unis cesseront de partager certains renseignements si l’Allemagne permet à Huawei de travailler sur son infrastructure 5G.