TikTok a annoncé, dans la journée de mercredi, la suspension du système de récompense de sa nouvelle application dérivée, TikTok Lite. Depuis une semaine, la Commission européenne fait pression sur la plateforme chinoise, estimant que son dispositif représente un danger pour les jeunes utilisateurs.

TikTok prise dans les filets du Digital Services Act

« TikTok cherche toujours à s’engager de manière constructive avec la Commission européenne et les autres régulateurs. Nous suspendons donc volontairement les fonctions de récompense dans TikTok Lite pendant que nous répondons aux préoccupations qu’elles ont soulevées », déclare la société dans un communiqué publié sur X, anciennement Twitter.

Lancé fin mars en France et en Espagne, TikTok Lite propose ​​un « programme de récompenses » permettant aux utilisateurs de gagner des points en effectuant des tâches, notamment en regardant des vidéos. Ces points peuvent ensuite être échangés contre des récompenses. La Commission européenne a très rapidement épinglé l’entreprise, car elle n’a pas fourni d’évaluation des risques de sa nouvelle application, une mesure obligatoire dans le cadre du Digital Services Act.

En début de semaine, les régulateurs ont été plus loin en ouvrant une enquête formelle sur la plateforme, exigeant une évaluation des risques dans les 24 heures sous peine de lui infliger une lourde amende. Selon eux, TikTok Lite a le potentiel d’affecter la santé mentale des utilisateurs en créant une dépendance.

Le 23 avril, ByteDance s’est empressée de répondre aux exigences de la Commission en fournissant le document demandé. Un jour plus tard, elle a décidé de suspendre le système de récompense. « Nos enfants ne sont pas des cobayes pour les réseaux sociaux », a réagi Thierry Breton, ajoutant que « les procédures contre TikTok concernant le risque d’accoutumance à la plateforme se poursuivent ».

Le réseau social fait l’objet d’une autre enquête formelle portant, entre autres, sur ses moyens déployés pour vérifier l’âge des utilisateurs et empêcher les plus jeunes d’avoir accès à des contenus inappropriés.