Profiter de Facebook et d’Instagram sans publicité pourrait coûter deux fois moins cher ! C’est la surprise offerte par l’un des avocats de Meta au cours d’une audience à Bruxelles ce mardi. Une réduction qui a toutefois peu de chance de calmer l’hostilité des opposants à ce système d’abonnement.

Une réduction forcée ?

Ce serait dans le but de retrouver une certaine stabilité que Meta a proposé de baisser son service premium de 9,99 euros à 5,99 euros. Son avocat Tim Lamb a profité de la réunion consacrée à expliciter les mesures de la société pour se conformer au Digital Markets Act pour le révéler. L’entreprise a confirmé l’information à TechCrunch et a ajouté qu’elle a formulé à la DPC (Commission irlandaise de protection des données) plus tôt dans l’année.

Meta n’est pas le premier gérant de réseaux sociaux à proposer ce type d’offre. Il s’agit même plutôt du dernier. Elle a été contrainte de mettre en place ce système par la justice européenne : l’entreprise a été condamnée pour ne pas avoir récolté le consentement de ses utilisateurs en 2023.

Pour être en règle, en novembre, Meta a donné le choix à ses utilisateurs, soit payer pour éviter les publicités et être suivi en ligne, soit choisir la gratuité contre le suivi. Pour la société il s’agit d’une formule juste, ses revenus étant basés sur la publicité, la gratuité impose la récolte des données personnelles.

Au contraire, pour les pourfendeurs de cette stratégie il n’y a plus de consentement éclairé à partir du moment où il y a système de « pay or okay ». Une plainte a immédiatement été déposée devant la DPC par les associations de défense de la vie privée comme Noyb ou de défense des consommateurs comme UFC-Que-Choisir.

La stratégie grossière de Meta

Les différentes ONG montrent à quel point les tarifs appliqués par Meta sont prohibitifs. À tel point qu’il semble légitime de s’interroger sur la volonté réelle du groupe d’attirer des clients. En parallèle de la DPC, la Commission européenne a également décidé de se pencher sur les pratiques dénoncées en vertu du DMA et du Digital Services Act.

D’après Reuters, Tim Lamb a estimé que la proposition de Meta correspond « de loin » au « prix le plus bas que toute personne raisonnable devrait payer pour des services d’une telle qualité ». Il est effectivement à un niveau plus réaliste par rapport aux autres offres premium, mais les avantages offerts restent très limités.

Dans sa plainte initiale, l’association Noyb et son fondateur Max Schrems soulignaient que la notion même de paiement contre vie privée allait à l’encontre du RGPD. Le problème de Meta reste entier si la DPC puis la justice de l’Union européenne décident de suivre cette interprétation du texte.