Meta a détaillé son plan afin d’empêcher la prolifération de fausses informations liées aux élections européennes. La société se focalisera spécifiquement sur l’intelligence artificielle (IA), qui suscite de vives inquiétudes parmi les experts.

Création d’un centre d’opérations électorales

Du 6 au 9 juin prochain, les Européens se rendront aux urnes pour élire les députés qui siégeront au Parlement. Meta renforce ses efforts de lutte contre la désinformation dans la région pour se préparer au mieux à l’événement. « À l’approche de l’élection, nous activerons un centre d’opérations électorales afin d’identifier les menaces potentielles et de mettre en place des mesures d’atténuation en temps réel », annonce Marco Pancini, responsable des affaires européennes de Meta, dans un billet de blog.

La société, qui travaille actuellement avec 26 organisations indépendantes de vérification des faits dans toute l’Union européenne, va également ajouter trois nouveaux partenaires en Bulgarie, en France et en Slovaquie. « Avant la période électorale, nous faciliterons la tâche de tous nos collaborateurs de vérification des faits dans l’UE pour trouver et évaluer le contenu lié aux élections », indique Meta.

Secouée par le scandale Cambridge Analytica en 2016, la firme s’efforce depuis de lutter contre la désinformation, avec un succès parfois mitigé. « Bien que chaque élection soit unique, ce travail s’est appuyé sur les principales leçons que nous avons tirées de plus de 200 élections dans le monde depuis 2016 », détaille-t-elle. Meta a investi 20 milliards dans la sûreté et la sécurité depuis cette période, et quadruplé la taille de ses équipes globales qui en sont chargées.

Ses experts issus du renseignement, de la science des données, de l’ingénierie, de la recherche, des opérations, de la politique de contenu et des questions juridiques vont se concentrer sur la lutte contre la désinformation, les opérations d’influence et les risques liés à l’utilisation abusive de l’IA générative.

Les défis de l’IA générative dans la lutte contre la désinformation

La semaine dernière, des experts de l’industrie de la tech alertaient sur la prolifération des deepfakes, facilitée par l’IA générative, dans une année chargée en élections. Meta assure mettre tout en œuvre pour prévenir les dérives de la technologie, en identifiant par exemple les images générées par son modèle.

Elle a récemment mis en place de nouveaux outils afin d’ajouter un filigrane sur tous les visuels créés par l’intelligence artificielle et partagés sur ses plateformes comme Instagram ou Facebook. « Nous ajouterons également une fonction permettant aux personnes de signaler lorsqu’elles partagent des vidéos ou des fichiers audio générés par l’IA afin que nous puissions les étiqueter, et nous pourrons appliquer des sanctions si elles ne le font pas », a précisé Marco Pancini.

Meta, à l’instar des autres géants des réseaux sociaux, est soumise au Digital Services Act (DSA). La législation oblige les plateformes à lutter fermement contre la désinformation, au risque de se voir infliger des amendes allant jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires.