La Commission européenne s’inquiète de la domination d’OpenAI et de Microsoft dans le secteur de l’intelligence artificielle. Le 9 janvier, l’institution européenne qui cherche à garantir une concurrence saine entre les entreprises a annoncé qu’elle allait examiner les investissements de la firme de Redmond dans la start-up.
Microsoft s’est-il rapproché d’OpenAI pour l’acquérir sur le long terme ?
Dans les prochains mois, Bruxelles va « examiner certains accords conclus entre les grands acteurs du marché numérique et les fournisseurs d’IA générative » et « étudier l’impact de ces partenariats sur la dynamique de ce marché ». En ligne de mire, la collaboration entre OpenAI et Microsoft. Ce dernier a injecté 13 milliards de dollars dans l’entreprise dirigée par Sam Altman afin d’avoir le droit d’utiliser ses outils afin de perfectionner les siens. En parallèle, la firme de Satya Nadella est le fournisseur exclusif d’OpenAI en matière de cloud computing.
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Ce partenariat inquiète la Commission européenne. En effet, en investissant des milliards de dollars dans des start-up prometteuses de l’IA générative, les géants de la tech peuvent abuser de leur position et se faire une place dans ce secteur d’avenir. Microsoft est loin d’être le seul à investir dans ces entités : Google et Amazon ont, par exemple, misé plusieurs milliards de dollars sur Anthropic.
L’institution européenne vérifiera « si l’investissement de Microsoft dans OpenAI pourrait être révisable en vertu du règlement européen sur les fusions ». Dans le cadre de cette enquête préliminaire, le gendarme européen de la concurrence va recueillir les avis des acteurs du numérique. Ils seront interrogés « sur la manière dont le droit de la concurrence peut contribuer à garantir que ces nouveaux marchés restent concurrentiels ».
Par ailleurs, la Commission européenne n’est pas la seule à enquêter sur le partenariat entre les deux groupes. Début décembre outre-Manche, la Competition and Markets Authority (CMA) initiait une procédure sur cette collaboration, sollicitant également les avis de l’écosystème. L’autorité antitrust britannique fut la première à lancer une telle démarche.
De son côté, le principal intéressé, Microsoft, s’était déjà défendu sur la question. Le 8 décembre 2023, Brad Smith affirmait sur X, anciennement Twitter, que « depuis 2019, nous avons forgé un partenariat avec OpenAI qui a favorisé davantage d’innovation et de concurrence en matière d’IA, tout en préservant l’indépendance des deux sociétés ». Le président de Microsoft insistait sur le fait que la relation de l’entreprise avec OpenAI était « très différente d’une acquisition ».
L’annonce de l’enquête européenne intervient alors que Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, est attendue jeudi en Californie. Elle profitera de son déplacement pour rencontrer deux responsables d’OpenAI, Mira Murati, CTO et PDG de quelques heures de l’entreprise, ainsi que Jason Kwon, le directeur de la stratégie. Elle participera également à une conférence autour des pratiques anticoncurrentielles à Palo Alto, et rencontrera d’autres dirigeants de géants technologiques américains, dont Tim Cook et Sundar Pichai, respectivement les PDG d’Apple et de Google.