TikTok poursuit le déploiement de son projet Clover, qui consiste à stocker les données de ses utilisateurs européens localement. L’application chinoise va investir « plus de 12 milliards d’euros » sur les dix prochaines années pour soutenir son projet.
Trois centres de données européens
Les suspicions des autorités occidentales à l’égard de TikTok se sont accentuées en 2023, sous fond de guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. En Europe, plusieurs pays, ainsi que la Commission et le Parlement, ont interdit l’application sur les appareils professionnels de leurs employés. Les décideurs craignent la connivence entre la maison mère de TikTok, ByteDance, et Pékin.
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Si l’entreprise a toujours réfuté cette idée, elle a mis en place le projet Clover. Cette initiative, similaire à un plan également lancé aux États-Unis, a pour but de rassurer les autorités, notamment en stockant les données personnelles des Européens sur le Vieux Continent. Pour cela, TikTok va exploiter trois centres de données, deux en Irlande et un Norvège.
Le premier est d’ores et déjà en opération sur l’île d’Émeraude. La société vient désormais de prendre possession « de la première phase de ses opérations » dans le pays scandinave, le premier des trois bâtiments prévus y ayant été livré cette semaine. À terme, il s’agira du plus important data center d’Europe, se félicite TikTok. Il fonctionnera entièrement aux énergies renouvelables et produira de la chaleur qui pourra être réutilisée.
« Notre objectif est de pouvoir débuter la migration des données des utilisateurs européens, d’ici l’été 2024 », continue la plateforme. Les deux autres structures devraient entrer en fonction à la fin de l’année prochaine.
Les autres ambitions du projet Clover
Outre ces centres de données, l’investissement massif de TikTok lui permettra également de « mettre œuvre des technologies d’amélioration de protection de la confidentialité des données ». La firme s’engage en outre à renforcer ses processus de protection des informations personnelles.
La société va par ailleurs collaborer avec NCC Group, une firme de cybersécurité britannique. Celle-ci va auditer ses contrôles de données et fournir une vérification indépendante. « L’un des éléments du contrat avec le NCC est qu’elle peut s’adresser aux autorités chargées de la protection des données, aux organisations nationales de cybersécurité, sans que nous soyons impliqués », a indiqué Theo Bertram, vice-président des relations gouvernementales et de la politique publique de TikTok, à Reuters.
Pour l’heure, les autorités européennes sont restées discrètes concernant le projet Clover. Difficile de savoir s’il répond à leurs attentes en matière de sécurité. Outre-Atlantique, la situation du réseau social reste en suspens, un projet de loi visant à l’interdire étant encore sur la table.