DigitalEurope, organisation représentant notamment Airbus, Apple, Ericsson ou encore Google, a alerté les décideurs européens sur la réglementation des modèles de fondation dans le cadre de l’AI Act. Ils craignent qu’une législation trop stricte entrave le développement des start-up sur le Vieux Continent.

Un frein à l’innovation

Les discussions autour de l’AI Act se poursuivent, mais les négociateurs peinent à trouver un terrain d’entente sur une question en particulier. Tandis que certains plaident pour un encadrement direct des modèles de base, d’autres ont une approche plus souple, favorisant une réglementation selon le risque représenté par une intelligence artificielle (IA) d’après son usage.

Les modèles de fondation font référence à un puissant modèle de langage (LLM), qui sert de base à diverses tâches de traitement du langage naturel. Certains des exemples les plus connus sont GPT-4 d’OpenAI ou Llama 2 de Meta. « Pour que l’Europe devienne une puissance numérique mondiale, nous avons besoin d’entreprises capables de mener l’innovation en matière d’IA en utilisant également des modèles de fondation et l’IA à usage général », écrit DigitalEurope dans une lettre adressée aux négociateurs. Elle a également été signée par trente-deux associations numériques européennes.

Ces différentes organisations soutiennent une proposition conjointe de la France, de l’Allemagne et de l’Italie visant à limiter le champ d’application des règles d’IA pour les modèles de fondation. Les premières économies du continent estiment, en effet, qu’un encadrement poussé de ces technologies présenterait un frein à l’innovation. Un argument soutenu par DigitalEurope, qui estime que les jeunes pousses européennes pourraient choisir de s’expatrier dans des régions où la réglementation en matière d’IA est plus souple.

Les négociations doivent vite aboutir

« En tant que représentants de l’industrie numérique européenne, nous voyons une énorme opportunité dans les modèles de fondation, et de nouveaux acteurs innovants émergent dans cet espace, dont beaucoup sont nés ici en Europe. Ne les obligeons pas à disparaître avant qu’ils n’aient eu l’occasion de se développer, ou ne les forçons pas à partir », continuent-ils.

Le contenu de l’AI Act sera non seulement capital pour le développement du secteur technologique européen, mais également dans le reste du monde. L’UE estime en effet que sa législation établira une norme globale, qui devrait inspirer les décideurs dans d’autres pays.

Les représentants doivent s’entendre rapidement. Les élections européennes étant prévues l’année prochaine, un non-aboutissement des pourparlers forcerait les prochains dirigeants à repartir à zéro.