En investissant 200 millions d’euros dans l’intelligence artificielle, Xavier Niel, propriétaire et dirigeant d’Iliad, souhaite devenir le leader de cette technologie en l’Europe. Sa stratégie s’appuie sur trois piliers : le retour d’ingénieurs et de chercheurs talentueux en France, une immense puissance de calcul, et des structures adaptées permettant de concilier les deux premiers points.
Xavier Niel se voit comme le prochain leader de l’IA en Europe
Pour assouvir ses ambitions en matière d’IA, l’homme d’affaires s’est tout d’abord procuré un supercalculateur. Il a fait appel à Nvidia, l’un des spécialistes du secteur. Ces derniers mois, l’entreprise dirigée par Jensen Huang a prouvé qu’elle était leader mondial des infrastructures pour la création et le fonctionnement d’outils d’intelligence artificielle. Avec ce supercalculateur, Xavier Niel veut doter Scaleway, sa filiale cloud, de « la plus grande puissance de calcul » du continent.
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En parallèle, plus de 100 millions d’euros auraient été déboursés pour la création d’un futur laboratoire de recherche basé à Paris. Si le milliardaire assure avoir déjà constitué un groupe de chercheurs « internationalement reconnus » pour travailler dans ces nouveaux bâtiments, il a préféré ne pas divulguer leurs noms.
Enfin, Xavier Niel a investi un peu plus d’une dizaine de millions d’euros dans des start-up qu’il juge prometteuses. L’exemple le plus probant reste celui du tour de table bouclé par une jeune pousse de la French Tech très prometteuse, Mistral AI, pour un montant de 105 millions d’euros. Rodolphe Saadé, le dirigeant de CMA CGM, ou encore Eric Schmidt, l’ancien président exécutif d’Alphabet, la maison mère de Google, ont également contribué à cette levée de fonds, aux côtés du dirigeant d’Iliad.
200 millions d’euros : un investissement nécessaire, mais encore faible à côté des géants technologiques
« Nous ne voulons pas que notre cloud et notre IA soient basés sur des algorithmes ou des machines localisées dans d’autres pays », a déclaré Xavier Niel à l’AFP. Tous les efforts qu’il a consentis visent également à attirer les talents français de l’IA, partis travailler pour les géants technologiques à l’étranger, dans leur pays d’origine. « L’enjeu, c’est comment réussir à les convaincre ? Qu’est-ce qu’on est capable de leur promettre pour les faire venir ? » précise l’entrepreneur, convaincu d’avoir fait les bons choix pour y parvenir.
Toutefois, les investissements de Xavier Niel dans l’IA sont minimes à côté des géants américains. Au début de l’année, Microsoft avait placé 10 milliards de dollars dans OpenAI afin d’exploiter les outils développés par les équipes de Sam Altman. Plus récemment, Amazon a annoncé qu’il investirait jusqu’à 4 milliards de dollars dans Anthropic, l’une des start-up les plus en vogue dans l’intelligence artificielle générative.