À l’occasion de l’édition 2023 du Huawei Connect lancé le 20 septembre, Meng Wanzhou, présidente tournante de Huawei depuis février, a présenté le nouveau plan stratégique de l’entreprise pour la période 2023-2033. L’entreprise chinoise a décidé de suivre la dynamique mondiale, avec l’élaboration d’une multitude de services numériques s’appuyant sur l’intelligence artificielle.

Le pari de l’intelligence artificielle pour la décennie à venir

Bien qu’elle n’ait pas présenté de nouveaux produits ou services, la dirigeante a déclaré « qu’elle souhaitait contribuer au progrès technologique de la Chine en tant que fournisseuse d’infrastructures clés ». Avec l’essor de l’IA générative, c’est tout naturellement que Huawei a décidé de se lancer dans la course.

Cette nouvelle stratégie constitue une évolution par rapport à celle présentée en 2013, axée sur le cloud, et celle de 2003 centrée sur l’Internet Protocol. Meng Wanzhou a déclaré que son entreprise « construirait des infrastructures lui permettant d’atteindre la puissance de calcul nécessaire pour répondre aux besoins en IA des différentes industries, » selon les informations du Securities Times. La facture liée au fonctionnement des outils d’IA génératives de pointe reste salée, et les dirigeants de Huawei semblent en avoir conscience.

Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont durement sanctionné le groupe chinois. Ces restrictions ont notamment été mises en place à la suite de l’arrestation de Meng Wanzhou au Canada sous la demande des États-Unis. À l’époque directrice financière de Huawei, accessoirement fille aînée de son fondateur Ren Zhengfei, elle était accusée d’avoir violé les sanctions imposées par Washington contre l’Iran. Ce n’est qu’en 2021 qu’un accord entre la femme d’affaires et le département américain de la justice a mis fin à ces poursuites.

Huawei doit composer avec les sanctions et la pression américaine

L’alternance à Washington n’a pas bénéficié à Huawei ni aux entreprises technologiques chinoises en général. Les politiques de restrictions se sont maintenues, voire renforcées ou généralisées dans le domaine des semi-conducteurs. L’entreprise n’a eu d’autres choix que de tendre vers son autonomie vis-à-vis des technologies américaines. Elle a également décidé de diversifier ses activités. Une stratégique qui commence à porter ses fruits, au vu de ses résultats corrects du deuxième trimestre 2023.

Le groupe de Ren Zhengfei ne compte pas en rester là. Il a décidé de proposer ses propres puces, en collaboration avec le plus grand fondeur chinois, Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC). Ensemble, ils ont proposé la puce Kirin 900 gravée en sept nanomètres, qui a été encensée dans tout l’Empire du Milieu.

Présent dans le Mate 60, le dernier smartphone de la firme basée à Shenzhen, ce composant a intrigué les autorités américaines. Une enquête a été lancée pour savoir si Huawei avait enfreint ses règles à l’importation. Pour l’heure, « aucune preuve ne vient appuyer le fait que Huawai puisse fabriquer des puces de sept nanomètres à grande échelle » selon la secrétaire d’État au commerce des États-Unis, Gina Raimondo.