Il y a du mouvement dans le marché de la livraison de nourriture à domicile. Carrefour est sur le point de céder la start-up française Quitoque, rachetée en 2018, au fonds Terrence Capital fondé par l’homme d’affaires Thierry Le Guénic. Une acquisition révélée quelques jours après le possible rachat de Frichti par La Belle Vie. Un signe de plus que ce secteur est en train de se consolider.
Carrefour ne veut plus toucher à la livraison de repas à domicile
Selon les informations obtenues par L’Informé, après 5 ans, Carrefour a décidé de se séparer de Quitoque, la société spécialisée dans la livraison de paniers-repas prêts à être cuisinés. « Nous avons reçu une offre ferme de la part de Terence Capital portant sur 100 % du capital de Quitoque », indique Carrefour à Siècle Digital. Le géant de la distribution précise que ce projet de cession « a fait l’objet d’un avis favorable des Instances Représentatives du Personnel de Quitoque ». Le groupe ne s’est pas exprimé sur le montant de l’opération et l’avenir des employés.
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« La vente en ligne de paniers-repas constitue un métier à part entière », continue le distributeur, « c’est pourquoi nous avons pris la décision de céder Quitoque afin de permettre à la start-up d’entrer dans une nouvelle phase d’industrialisation ». De son côté, Carrefour prévoit « de se recentrer sur son cœur de métier ». Contacté par Siècle Digital, Quitoque n’a pas répondu à nos sollicitations.
En s’offrant Quitoque, Terence Capital va pouvoir envisager des collaborations avec la marque d’ustensiles de cuisine Alice Délice. Le fonds récupérerait une entreprise qui a généré un chiffre d’affaires de 44 millions d’euros en 2021 et une perte nette de presque 9 millions d’euros. Des recettes bien loin de sa valorisation estimée à 60 millions d’euros lors de son rachat par Carrefour en 2018.
Un marché en perte de vitesse
La cession de Quitoque à Terence Capital survient peu de temps après la proposition de rachat de Frichti, le spécialiste de livraison de courses et de repas à domicile, par La Belle Vie, l’un de ses concurrents. Une indication que ce secteur est en train de se consolider.
La fin de la pandémie et le retour à la normale des habitudes de consommation ont forcé le marché à ralentir. Des difficultés qui ont en partie contribué au départ de France de géants comme Getir et Flink. Laurent Bougron, directeur conseil pour le cabinet Square Management, expliquait alors à Siècle Digital que le commerce alimentaire « a atteint une forme de plafond, post-covid ». Un obstacle significatif pour la croissance de ces sociétés.