Le bras de fer entre la mairie de Paris et Flink prend fin. Le groupe allemand a décidé de quitter l’Hexagone, où il était présent depuis deux ans. Suite à cette décision, la société a été placée, ce lundi 5 juin, en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris.

Les dark stores toujours considérés comme des « espaces de logistique urbaine »

« Les motifs sont essentiellement réglementaires », a expliqué Guillaume Luscan, le directeur général de Flink France à l’AFP.

En mars 2023, le gouvernement a décrété que les dark stores étaient considérés comme des « espaces de logistique urbaine » et non des commerces. Une telle requalification a ouvert la voie à une régulation par les mairies de cette activité. En effet, la loi indique que les entrepôts sont interdits aux pieds des immeubles à usage d’habitation. Cela signifie que qu’un dark store peut fermer ses portes si sa présence dans un de ces fameux bâtiments n’est pas en accord avec le plan local d’urbanisme. Les élus veulent éviter le développement de « villes-entrepôts ».

En septembre dernier, Flink a été l’une des premières victimes de l’offensive de la Mairie de Paris. La start-up a été contrainte de payer 200 euros d’amendes par jour tant que deux de ses entrepôts n’étaient pas conformes au plan local d’urbanisme de Paris. Il lui a été demandé de transformer rapidement ces espaces en commerces.

Les nouvelles réglementations en vigueur semblent avoir été le coup de grâce pour le groupe allemand, qui souhaite désormais quitter le marché français. Guillaume Luscan s’est toutefois félicité de « tous les progrès réalisés en vue d’atteindre une profitabilité en France ». Actuellement, Flink dispose de dix-neuf dark stores dans neuf villes françaises et « environ deux tiers de cette activité est exploitée depuis des commerces ». « Notre modèle fonctionne à partir du moment où on est proche de nos clients », a insisté le directeur général de l’entreprise. Avec la nouvelle réglementation, « ce n’est plus possible », a-t-il regretté.

« On était en train de construire un modèle pérenne », avec notamment Carrefour comme « investisseur et partenaire clé », a déploré Guillaume Luscan.

Le monopole de Getir en France

Pour Flink, « l’objectif est de trouver un repreneur ». D’après le Financial Times, un seul candidat serait, pour le moment, en lice : Getir. Selon des sources proches du dossier, des discussions seraient déjà engagées entre le groupe allemand et l’entreprise turque. Cette dernière avait déjà racheté Gorillas, qui avait lui-même acquis Frichti. Avant d’effectuer cette opération, Getir devra toutefois développer un modèle économique durable. Début mai, la start-up a, elle aussi, été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris.

Avec le départ de Flink, la société turque devient le seul acteur du quick commerce en France, et ce, même si elle est mal en point et en pleine restructuration interne.