Le bras de fer entre les « dark stores », ces locaux utilisés pour le stockage de produits dans le cadre de livraisons rapides, et la ville de Paris s’intensifie. Le 28 septembre, 70 policiers, épaulés par l’Urssaf, les douanes et l’Inspection du travail se sont rendus sur les cinq sites parisiens de Flink, une des plus grandes entreprises du secteur. Cette intervention marque le début de l’offensive de la Mairie de Paris contre ces entrepôts cachés qui se considèrent comme des commerces.

Première intervention dans les locaux de Flink

« Nous avons été informés par différents salariés de nos magasins à Paris que des contrôles inopinés des autorités ont lieu », explique Flink au Parisien. La société allemande ajoute que « nous sommes conscients que notre modèle économique soulève des questions de la part de diverses parties prenantes ».

Depuis plusieurs mois, les « dark stores » sont accusés de nuisances sonores causées par les allers-retours incessants des livreurs en scooters. Leur présence dans des immeubles d’habitation n’est pas en accord avec le plan local d’urbanisme de la capitale. Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire de Paris, souligne « qu’il ait un point de collecte ou non, le “dark store” reste un entrepôt et son installation dans un immeuble d’habitation en devient illégale ».

Les amendes ne vont pas tarder à pleuvoir

En plus de cette intervention musclée, Flink a reçu deux courriers le priant de payer 200 euros d’amende par jour à la ville de Paris tant qu’il n’aura pas régularisé sa situation. Il lui est expressément demandé de transformer en commerce ses entrepôts illégaux situés dans le IXe et XVIIe arrondissement. François d’Hautefort, directeur général de Flink en France, indique au journal Le Monde espérer « avoir l’opportunité de prendre part aux futurs échanges avec les pouvoirs publics, et contribuer ainsi à la construction d’un cadre juridique favorable au développement de cette activité ».

De son côté, Emmanuel Grégoire précise qu’une cinquantaine de courriers identiques, à destination des concurrents de Flink, sont prêts à partir. Plafonnées à 500 euros par jour, ces amendes sont fixées en fonction de la surface des « dark stores ». Leur montant est limité à 25 000 euros par lieu.

Si pour le moment seul Paris prend des mesures contre ces sociétés aux entrepôts fantômes, les « dark stores » pourraient bientôt être interdits dans la France entière. Par ailleurs, Emmanuel Grégoire se félicite des premières mesures prises et estime que « la règle parisienne va devenir la règle nationale ».