C’est finalement la fin de Getir au sein de l’Hexagone. Le spécialiste turc de la livraison de courses vient d’annoncer son intention de quitter le marché français, en raison d’« un environnement juridique complexe », justifie la société.

Un changement de statut néfaste pour le secteur

Getir offre un service de livraison en quelques minutes, permettant aux utilisateurs de commander des articles directement depuis leur application mobile. En France, où elle est arrivée en 2021, elle possède les sociétés Frichti et Gorillas, sur laquelle elle a mis la main en décembre 2022.

L’année dernière, le chiffre d’affaires cumulé des trois entreprises a atteint les 120 millions d’euros, mais le groupe totalisait 200 millions d’euros de dettes sur les trois entités à la fin mars 2023, rapporte Le Parisien. Placé en redressement judiciaire le mois dernier, Getir envisageait la suppression de 900 employés en France. Ce mercredi 23 juin, la firme a finalement annoncé qu’elle « ne financera pas de plan de continuation pour poursuivre ses activités en France ».

« L’environnement juridique complexe et les réglementations imposées par les administrations locales ont rendu la réussite de l’entreprise très difficile », a affirmé la société. Dénonçant les pratiques entourant le domaine du quick commerce, c’est-à-dire un modèle commercial axé sur la livraison rapide de produits de consommation courante, le gouvernement a décrété en mars dernier que les dark stores étaient des entrepôts, et pas des commerces. Ce changement de statut a permis aux mairies de réguler les opérations des acteurs du secteur.

Les 1 800 salariés de Getir sont dans l’incertitude

« Les administrateurs judiciaires en charge du redressement judiciaire du Groupe vont ouvrir la possibilité à des repreneurs tiers de proposer des plans de cession de tout ou partie du Groupe en France », a annoncé Getir. Le groupe compte près de 1 800 salariés dans le pays. Johann Tchissambou, délégué syndical CFDT, considère cette décision comme « brutale et irrespectueuse pour ces salariés qui ont nourri tellement d’espoir en la possibilité d’avenir de l’entreprise ».

Plus tôt ce mois-ci, Flink, concurrente directe de Getir, révélait elle aussi son départ du marché français. L’annonce du groupe turc semble sonner le glas du quick commerce dans l’Hexagone où il restait le seul représentant du secteur.