Valorisés à un peu plus d’un milliard d’euros, les 92 data centers français d’Altice pourraient trouver preneur. L’entreprise dirigée par Patrick Drahi se serait rapprochée de Morgan Stanley, et plus particulièrement de son fond d’infrastructures afin de lui vendre une partie ou la totalité de ses centres de données en France.

La valorisation semble actée, Morgan Stanley et Altice travaillent désormais sur les détails

Des discussions entre les deux entités ont été engagées et seraient même avancées. Pour l’heure, aucun montant n’a été évoqué, mais « un accord de principe sur le niveau de valorisation a été trouvé ». Toutefois, « un certain nombre de conditions doivent encore faire l’objet de discussions avant d’aboutir » précise l’une des sources du média Les Échos.

Par le passé, Morgan Stanley et Altice avaient déjà eu de vives discussions autour de la cessation en 2018 des trois quarts de ses tours télécoms pour une valorisation de 660 millions d’euros. L’année suivante, la banque américaine récupérait 49,99% du réseau fibre portugais appartenant à la firme de Patrick Drahi. Enfin, en 2020, la multinationale spécialisée dans les télécoms cédait 49,99 % de LightPath, une de ses start-up spécialisées dans la fibre optique, à Morgan Stanley.

En cas de deal, la vente des data centers de l’entreprise constituerait la première étape du long chemin qu’elle devra parcourir pour réduire sa dette estimée de 60 milliards d’euros. Et le temps presse : la branche française d’Altice va devoir rembourser une partie de sa dette, 1,64 milliard d’euros, dès 2025. En se séparant de ses centres de données à un bon prix, cela pourrait bien aider le groupe à payer cette première échéance.

Il faut sauver le soldat Altice, et par tous les moyens

Pour générer un maximum de liquidités au groupe sur le moyen terme, Patrick Drahi compte sur la vente de ses actifs les moins rentables. Outre la vente de ses centres de données, elle souhaite se séparer de sa filiale en République dominicaine, mais aussi de Teads, une entreprise spécialisée dans la vidéo publicitaire, et de Meo, l’opérateur portugais, leader du marché mobile dans le pays.

L’homme d’affaires espère également faire de SFR, son fer de lance. Malgré ses résultats en recul, l’opérateur reste « l’actif le plus riche » du groupe et « le plus grand opérateur alternatif sur la fibre » face à Orange, selon lui. Il compte également sur la pose de la fibre optique et sur sa filiale spécialisée dans le secteur, XP Fibre. D’ici 2025, « elle générera des centaines de millions de cash », assure le milliardaire, s’appuyant sur l’augmentation de ses dividendes d’ici deux ans grâce à l’installation de la fibre dans les zones blanches.