Il faut sauver le soldat Altice. Patrick Drahi, propriétaire du groupe aux multiples facettes, a présenté son plan pour tenter de désendetter sa structure. Cela passera, entre autres, par la vente de certaines entités jugées « non stratégiques » par le milliardaire, et par le redressement de son fer de lance en France, SFR.

Altice veut se séparer d’un maximum d’entités au plus vite

60 milliards d’euros. C’est la dette cumulée par Altice dans les pays où elle possède des entités actives. À titre indicatif, en France, là où l’entreprise est la plus présente avec l’opérateur SFR, les médias RMC et BFM TV notamment, elle cumule près de 24 milliards d’euros de dette. Le compte à rebours pour la réduire est lancé puisque d’ici quatre ans la firme devra commencer à rembourser certains de ses prêts.

Pour y parvenir, l’entreprise compte vendre certains de ses actifs. Ceux qui sont les moins rentables et qui n’ont pas le potentiel de générer un maximum de liquidités au groupe sur le moyen terme. La société compte ainsi se séparer de ses centres de données en France et au Portugal, valorisés à environ 1,1 milliard d’euros. Cette somme pourra être utilisée pour racheter une partie de sa dette à un prix raisonnable, Altice ayant réussi à négocier une décote de 55 %.

La multinationale a déjà tenté à la fin des années 2010 de se séparer de certaines de ses entités. Elle souhaitait vendre sa filiale en République dominicaine, l’opérateur Meo, leader du marché mobile au Portugal, et l’entreprise spécialisée dans la vidéo publicitaire en ligne Teads. Cette dernière avait été rachetée en mars 2017 contre la somme de 285 millions d’euros. À l’heure actuelle, elle possède toujours ces trois actifs, mais il est très probable qu’Altice fasse tout pour s’en détacher.

Patrick Drahi veut redresser la barre de SFR et conserver ses actifs dans la fibre optique

En France, le groupe s’appuie grandement sur l’opérateur SFR, le deuxième du marché hexagonal. Toutefois, ses résultats ne sont pas au beau fixe, tous en recul. Au deuxième trimestre 2023, son excédent brut d’exploitation a baissé de 7 % à 543 millions d’euros, tandis que ses ventes ont chuté de 2,5 % à 2,7 milliards d’euros. Malgré cela, SFR reste « l’actif le plus riche » du groupe et « le plus grand opérateur alternatif sur la fibre » face à Orange, selon les propos de Patrick Drahi.

Altice devrait conserver XP Fibre, sa filiale spécialisée dans la pose de la fibre optique. Elle est l’actionnaire majoritaire puisqu’elle détient 50,01 % de l’entreprise. Le groupe espère pouvoir monter à 53 % grâce à son option « call », une fois que XP Fibre aura terminé d’installer la fibre dans les zones blanches. Cela permettra de toucher plus de dividendes. D’ici 2025, « elle générera des centaines de millions de cash », assure le milliardaire.