Plus d’une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest et centrale subissent encore de graves difficultés d’accès à Internet. Une panne en chaîne de plusieurs câbles sous-marins tôt dans la matinée du 14 mars est en cause.

La coupure d’un câble sous-marin au large de l’Afrique est confirmée

L’entreprise d’infrastructure numérique MainOne a confirmé il y a quelques heures une panne « due à un incident externe ayant entraîné une coupure de notre système de câble sous-marin, dans l’océan Atlantique entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire ». Cela confirme un communiqué des autorités nigériennes.

câble sous-marin au large de l'Afrique de l'Ouest

Crédit : Telegeography

Les accidents abîmant les quelque 400 câbles sous-marins par lesquels transitent plus de 95 % des données mondiales ne sont pas rares. Dans une précédente interview accordée à Siècle Digital, Camille Morel, chercheuse associée à l’Institut d’études de stratégie et de défense, spécialiste de la géopolitique des câbles sous-marins rapportait qu’on les estimait à une centaine par an. L’ancre d’un navire ou un glissement de terrain sous-marin sont souvent en cause.

Il existe généralement une redondance des câbles pour diluer l’impact d’un tel événement. Cependant, dans le cas présent, l’organisation Netblocks, qui recense les coupures Internet à travers le monde, a avancé des défaillances sur quatre câbles en même temps : MainOne donc, mais aussi West Africa Cable System (WACS), South Atlantic 3 (SAT-3) et Africa Coast to Europe (ACE) sea cables.

Relayant les agences AP et AFP, Le Monde émet l’hypothèse que le trafic a été redirigé après la coupure d’un câble, mais que cela pourrait avoir entraîné un enchaînement de problèmes techniques sur les autres infrastructures. Cela reste à confirmer.

Une panne qui pourrait durer

Selon les données Netblocks publiées dans la nuit sept pays sont encore durement affectés. Il s’agit du Libéria, du Ghana, du Bénin, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Togo et de la Côte d’Ivoire. Ce dernier est le plus durement affecté, seuls 3 % des Ivoiriens avaient accès à Internet dans la nuit. Deux des trois opérateurs du pays sont très fortement perturbés. Le gouvernement a fait savoir à l’AFP qu’une cellule de crise a été ouverte. D’autres pays sont touchés ou l’ont été à un degré moindre comme le Cameroun, le Nigéria, la Namibie ou l’Afrique du Sud.

MainOne assure de son côté tout faire pour mitiger l’impact de la coupure de son câble. Elle a promis que « en parallèle des mesures ont été prises pour mobiliser un navire afin de réparer rapidement le câble en haute mer ». Selon Bloomberg la panne qui touche des millions d’usagers pourrait durer plusieurs semaines.