En marge de la Paris Blockchain Week se déroulant du 9 au 11 avril, la Ligue pour la sécurité du Web3 (LSW3) a officiellement été lancée ce lundi. Comme son nom l’indique, cette association professionnelle réunissant de nombreux acteurs français du numérique, se penchera sur la difficile question de la cybersécurité dans le web 3.0, un web décentralisé tournant autour de l’intelligence artificielle, la connectivité, le métavers et la blockchain.
La LSW3 veut définir les bonnes pratiques en matière de cybersécurité
Parmi les membres de la LSW3, plusieurs grandes entreprises technologiques françaises comme Chainalysis, connu pour ses analyses de la blockchain, Binance France, la branche française de la plateforme d’échanges de cryptoactifs, Vivendi, ou encore, RAID Square, entreprise spécialisée dans la cybersécurité du Web3. Le PDG de cette dernière entité, Sébastien Martin, est l’instigateur de la création de l’association, ainsi que son président. La Ligue pour la sécurité du Web3 pourra également compter sur un membre honorifique, le commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (Comcyber-MI).
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Comme l’indique la LSW3 sur son site web, son travail se focalisera autour de la lutte « contre les escroqueries, arnaques, vols, et scams liés aux cryptomonnaies et autres dérivés de la technologie Blockchain en France et au sein de l’Union Européenne ». Sa première mission consistera à concevoir une plateforme de « threat intelligence ». Cet outil se présentera sous la forme d’un annuaire permettant à quiconque d’être informé des dernières menaces touchant le web3. Sur le moyen terme, l’association aimerait améliorer la coopération entre les entités privées et publiques autour du sujet, d’où la présence du Comcyber-MI.
Concrètement, la LSW3 cherchera à définir les bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Elle sensibilisera le grand public, les organismes, mais aussi les investisseurs à la sécurité 3.0 pour potentiellement obtenir des financements afin de soutenir cette cause. En France, une association professionnelle autour des cryptos et comptant près de 200 membres existe déjà, l’Adan. Bien qu’il ne s’agisse pas de sa première mission, cette dernière s’implique pour mieux sécuriser le web3. De son côté, la LSW3 assure qu’elle « apportera un discours complémentaire sur la sécurité, sans aller sur ses plates-bandes et tout en étant partenaire ».
Quelles menaces pèsent sur le web3 ?
Trois principales menaces ont été identifiées par la LSW3. La première, qui cible notamment les particuliers, concerne les arnaques de type rug pull, où des personnes investissent dans un projet crypto qu’ils pensent innovant, mais où les porteurs de projets s’avèrent être des escrocs. La deuxième concerne la gouvernance d’entreprise. L’exemple de FTX et de son dirigeant Sam Bankman-Fried est l’un des plus équivoques d’une mauvaise gestion d’entreprise et de dérives liées à la blockchain.
Enfin, LSW3 s’inquiète de la montée en puissance de l’informatique quantique. Cette dernière aurait le potentiel de briser les clés de chiffrements de la blockchain, technologie sur laquelle se repose le web3. À l’heure actuelle, les chercheurs n’ont pas réussi à maîtriser l’informatique quantique de telle manière à proposer une puissance de calcul permettant de telles dérives. Néanmoins, selon IBM et Microsoft, elle entrerait progressivement dans son ère utile, permettant à des laboratoires, et même à des entreprises de l’exploiter.