Microsoft, avec l’aide de son partenaire Quantinuum, une des start-up américaines les plus en vogue en matière d’informatique quantique, a annoncé ce mercredi avoir conçu plusieurs qubits quasi parfaits appelés qubits logiques. Ils enregistraient un taux d’erreur 800 fois inférieur à des qubits physiques classiques.
Grâce à Microsoft et Quantinuum, l’informatique quantique prête à entrer dans l’ère utile ?
Une équipe composée de chercheurs des deux entreprises s’est appuyée sur le processeur quantique H2 développé par la start-up américaine pour mener ses expériences. En utilisant 30 des 32 qubits physiques que compte le H2, ils ont réussi à créer quatre qubits logiques virtuels proposant un taux d’erreur très faible.
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« Il s’agit d’une percée importante pour l’informatique quantique. La collaboration entre Quantinuum et Microsoft a permis de franchir une étape cruciale pour l’industrie et de poser un jalon essentiel sur la voie de la superinformatique hybride classique-quantique capable de transformer la découverte scientifique, » a déclaré Kyrsta Svote, vice-présidente du développement quantique avancé pour Microsoft Azure Quantum.
Tout comme le bit permet le transport d’une information en informatique classique, le qubit est l’unité élémentaire pouvant porter une information quantique. À l’heure actuelle, la grande majorité des qubits proposés par les entreprises spécialisées dans ce domaine sont sensibles aux erreurs. À cause de cela, elles ne sont pas capables, pour l’instant, de proposer des ordinateurs quantiques aux performances supérieurs aux supercalculateurs déjà existants.
Plusieurs géants technologiques et start-up prometteuses cherchent à minimiser ces erreurs, si ce n’est à les faire disparaître. La première solution consisterait à concevoir des systèmes comportant de nombreux qubits. Plus leur nombre est conséquent, moins le taux d’erreur est important. Des entreprises comme Intel ou encore IBM sont sur le coup, proposant à l’heure actuelle des machines dépassant la barre du millier de qubits. La start-up française Pasqal aimerait atteindre au plus vite ce palier.
L’autre possibilité oblige les entreprises à se lancer dans la quête au qubit parfait. Pour le docteur Travis Humble, directeur du Quantum Science Center situé dans le laboratoire national d’Oak Ridge, « les avancées en matière de correction des erreurs quantiques et de tolérance aux pannes sont importantes pour réaliser la valeur à long terme de l’informatique quantique pour la découverte scientifique et la sécurité énergétique ».
En France, Alice & Bob ou Quobly cherchent à concevoir de tels qubits. Outre-Atlantique, c’est une nouvelle fois IBM qui se présente comme l’un des acteurs les plus avancés en la matière. Désormais, ces sociétés devront composer avec de sérieux rivaux, à savoir le tandem Microsoft/Quantinuum et son qubit logique virtuel. « Des résultats comme celui-ci permettent le développement continu de systèmes informatiques quantiques pour la recherche et le développement », explique Travis Humble. En somme, une telle avancée contribue à faire entrer l’informatique quantique dans l’ère utile.