Connue pour avoir développé un ordinateur quantique fonctionnant grâce à un procédé unique, Pasqal annonce le 24 janvier 2023 avoir bouclé un tour de table de série B pour un total de 100 millions d’euros. Cette levée de fonds est un record pour une start-up issue de l’informatique quantique en Europe. Cette somme devait servir à améliorer ses machines afin de les rendre encore plus performantes.

Pasqal veut atteindre les 1 000 qubits sur le moyen terme

La start-up française a réussi à lever 100 millions d’euros grâce à ses nouveaux investisseurs Temasek, Wa’ed Ventures, le fonds Large Venture de BpiFrance ainsi que le fonds du Conseil européen de l’innovation (EIC). La jeune pousse a pu s’appuyer sur ses investisseurs historiques qui ont participé à ce tour de financement.

Contrairement à l’entreprise IQM qui a levé 128 millions d’euros l’an dernier, Pasqal affirme que son financement est constitué de capitaux propres. En effet, la start-up finlandaise avait obtenu un coup de pouce de la banque européenne d’investissement, sous la forme d’un prêt. Avec 100 millions d’euros en capitaux propres, Pasqal est bien l’entreprise du secteur de l’informatique quantique ayant levé le plus de fonds au sein de l’Union européenne. Son co-fondateur, Georges-Olivier Reymond précise aux Échos « qu’en ajoutant de la dette et des subventions […] on sera facilement à 130-140 millions d’euros ».

Grâce à ce financement, Pasqal devrait poursuivre le développement de son ordinateur quantique révolutionnaire. L’objectif est de proposer de nouveaux usages industriels par rapport aux supercalculateurs classiques dès l’année prochaine. En accentuant ses efforts de recherche, la jeune pousse veut proposer un ordinateur quantique de 1 000 qubits. Une barre symbolique que devrait franchir le géant technologique américain IBM au cours de l’année.

Un ordinateur quantique fonctionnant grâce à des atomes neutres

La particularité de l’ordinateur quantique développé par la start-up française repose sur l’utilisation d’atomes neutres. Pour éviter de fabriquer des qubits, à savoir l’unité élémentaire permettant de stocker une information quantique, les ingénieurs de Pasqal utilisent des atomes de rubidium. De par leurs propriétés, ces atomes sont quantiques ce qui évite d’avoir à les refroidir. Un vrai avantage puisque les qubits élémentaires ne peuvent pas garantir la cohérence d’un ordinateur quantique plus de quelques minutes à température ambiante.

Pour Georges-Olivier Reymond, « Cette levée de fonds valide la technologie à atomes neutres en tant que plateforme de premier ordre pour livrer des applications quantiques réelles, et nous sommes fiers de voir son potentiel reconnu par des investisseurs de premier plan ». Pour l’instant, ses machines fonctionnent entre 100 et 200 qubits, un résultat correct. Quatre prototypes ont déjà été mis au point et vendus à des centres de calcul de haute performance.

Ordinateur quantique mis au point par Pasqal.

Représentation en 3D du hardware du système informatique quantique mis au point par la jeune pousse française. Capture d’écran : Pasqal.

En France, d’autres acteurs s’intéressent à l’informatique quantique. C’est le cas d’Alice & Bob, une start-up qui souhaite également se différencier de ses concurrents grâce à un procédé bien particulier. Ses fondateurs veulent mettre en place un qubit parfait, ce qui éviterait de concevoir des architectures tolérantes aux erreurs quantiques.