En marge du sommet du G7 s’étant déroulé à Hiroshima, au Japon, le 22 mai 2023, IBM a annoncé qu’elle s’associait à l’Université de Tokyo et à l’Université de Chicago afin de construire une machine quantique de 100 000 qbits. Un projet très ambitieux qui se verra doter d’une enveloppe de 100 millions de dollars.

IBM, véritable marathonien dans la course aux qbits

En atteignant ce nombre de qbits, un ordinateur quantique pourrait potentiellement résoudre des problèmes qu’aucun supercalculateur standard ne peut résoudre, et ce, très rapidement. En informatique quantique, le qbit est l’équivalent du bit en informatique classique. Il s’agit de la plus petite unité permettant le transport et le stockage d’informations quantiques.

L’an dernier, IBM, entreprise américaine qui travaille maintenant depuis plusieurs années dans le secteur de l’informatique quantique, a réussi à développer une machine de 433 qbits baptisée Osprey. La société devrait continuer sur sa lancée en mettant au point Condor, un ordinateur quantique de 1 121 qbits, dépassant ainsi le palier du millier de qbits.

Si IBM cherche à construire des machines comportant toujours plus de bits quantiques, c’est parce qu’une plus grande quantité de ces unités quantiques élémentaires permettrait de limiter les erreurs de traitement. De ce fait, la vitesse de calcul serait décuplée, et les possibilités d’utilisation de la machine seraient démultipliées. Pour l’heure, avec un nombre de qubits de l’ordre de la centaine ou du millier, le MIT Technology Review précise que « les ordinateurs quantiques n’ont en réalité rien de plus que les supercalculateurs classiques ».

Un ordinateur quantique de 100 000 qbits d’ici une dizaine d’années ?

C’est pour franchir ce cap que la société a pour ambition d’atteindre le seuil des 100 000 qbits, au plus tard en 2033. Pour l’heure, les qbits d’IBM sont actuellement fabriqués à partir d’anneaux de métal supraconducteurs. Selon la feuille de route de l’entreprise, les ordinateurs quantiques qu’il construit grâce à ce type de qbits qu’il regroupe les uns avec les autres, ne peuvent excéder les 5 000 qbits.

Pour atteindre une telle valeur, IBM va devoir innover. Ces derniers mois, elle a réussi à développer un « réfrigérateur à dilution » ayant la même fonctionnalité que les ventilateurs sur les ordinateurs classiques, permettant d’éviter les surchauffes de l’appareil. Dans les prochaines années, la firme va développer un type de processeur quantique très particulier, comprenant un nombre restreint de qbits, mais qu’il serait possible d’assembler en grande quantité, faisant augmenter le nombre de bits quantiques dans la machine.

Enfin, si IBM s’est associé avec les universités de Tokyo et de Chicago, c’est parce qu’elle sait que les chercheurs de ces instituts ont déjà fait des progrès significatifs en termes d’innovation dans le domaine de la communication par ordinateur. Ces nouvelles technologies améliorées grâce aux travaux des chercheurs d’IBM pourraient être des éléments vitaux pour le produit final imaginé par l’entreprise.