IBM a de grandes ambitions pour ses ordinateurs quantiques. Le géant américain veut un processeur de 4 000 qubits pour 2025. Nous sommes encore loin de l’objectif. En effet, pour l’instant il faut se contenter du processeur quantique Osprey, qui compte 433 qubits, contre 127 qubits pour le modèle Eagle de 2021.

Les grandes ambitions d’IBM pour le quantique

Comme l’explique Darío Gil, vice-président senior chez IBM et directeur de la recherche, « le nouveau processeur Osprey à 433 qubits nous rapproche un peu plus du point où les ordinateurs quantiques seront utilisés pour résoudre des problèmes auparavant insolubles ». Il précise que depuis quelques années, IBM ne cesse de faire progresser ses technologies quantiques en matière d’intégration matérielle et logicielle, afin de relever les plus grands défis de notre époque.

La feuille de route d’IBM est d’ores et déjà définie : les processeurs Condor à 1 121 qubits et Flamingo à 1 386 qubits verront respectivement le jour en 2023 et 2024. Ensuite, d’ici 2025, le géant technologique passera au stade supérieur avec un processeur de 4 000 qubits baptisé Kookaburra. Jusqu’à présent, l’entreprise a réussi à tenir ses engagements. Les ordinateurs classiques utilisent des chiffres binaires, ou bits, qui peuvent être le zéro ou le un. Les ordinateurs quantiques utilisent des bits quantiques, ou qubits, qui représentent et stockent des informations dans un état quantique qui est un mélange complexe de zéro et de un.

Les machines capables de supporter cet état quantique ont le potentiel de trier un grand nombre de possibilités en temps quasi réel. IBM n’est pas la seule entreprise à parier sur ce domaine. Microsoft, Google, D-Wave Systems, ainsi qu’une flopée de startups, font tous de grands progrès dans ce domaine. Comme toutes ces entreprises adoptent des approches différentes pour construire leurs machines quantiques, il est possible que certains types d’ordinateurs finissent par être mieux adaptés à la résolution de problèmes spécifiques.

D-Wave affirme disposer d’une machine de plus de 5 000 qubits. Les qubits sont sensibles et peuvent facilement être perturbés par des changements de température, de bruit ou de fréquence. IBM héberge ses systèmes quantiques dans des réfrigérateurs cryogéniques, dont plusieurs se trouvent dans le centre de recherche Thomas J. Watson de la société à Yorktown Heights, dans l’État de New York. Depuis 2016, IBM a mis ses ordinateurs quantiques sur le cloud pour permettre aux entreprises, aux universités et aux particuliers d’expérimenter la technologie.