Quelques jours seulement après avoir obtenu l’autorisation de proposer des courses payantes en taxi autonomes à San Francisco, à toute heure de la journée, Cruise et Waymo sont tombés de très haut. Le 16 août, le procureur de la ville, David Chiu, a décidé de déposer une requête auprès de la California Public Utilities Commission (CPUC) pour suspendre tout service de robotaxis.

De multiples incidents qui ont conduit la ville à déposer une requête

Des taxis autonomes de la flotte de la branche de conduite autonome d’Alphabet circulant sur le Golden Gate Bridge ? Ce ne sera finalement pas pour tout de suite. Selon les informations du San Francisco Chronicle, le procureur représentant la ville de San Francisco considère que la prolifération de ces taxis « augmentera probablement les mauvais comportements de conduite, souvent responsables de perturbations au niveau de la circulation, lors d’interventions d’urgence, et dans les transports en commun ».

D’après lui, pas moins de 58 incidents ont été recensés dans la ville depuis avril 2022. Waymo a reçu l’autorisation de proposer des trajets à l’aide de ses véhicules autonomes en août 2021, uniquement entre 22 heures et 6 heures du matin. De la même manière, Cruise a obtenu un permis similaire en juin 2022. Malgré les précautions, des membres de l’Autorité des transports du comté de San Francisco affirmaient que l’expansion de ces services « n’était pas raisonnable ». Au début de l’année 2023, elle demandait leur arrêt ou de ralentir leur déploiement.

Pourtant, le 8 août dernier, la CPUC, l’autorité qui réglemente les robotaxis dans la ville californienne, a décidé d’autoriser Waymo et Cruise à déployer leur flotte durant toute la journée, passant outre la demande de l’autorité des transports. Par cette approbation, les deux entreprises pouvaient proposer un service équivalent à celui d’Uber et de Lyft, déjà présents à San Francisco.

Waymo et Cruise tout particulièrement ciblé par la requête de la municipalité de San Francisco

En parallèle, la CPUC avait autorisé aux entreprises exploitant jusqu’à présent un maximum de 600 taxis autonomes, d’augmenter la capacité de leur flotte à leur guise. Ces mesures n’ont pas plu à la municipalité qui a souhaité passer à l’action. « San Francisco subira de graves dommages si Cruise et Waymo sont autorisés à s’étendre dans la ville sans limitation de zone géographique, d’heures de service et de taille de flotte », précise la requête de David Chiu.

Pour TechCrunch, les deux entreprises touchées par la requête n’ont pas hésité à commenter celle-ci. Un porte-parole de Cruise considère « qu’il est regrettable de voir la ville utiliser des ressources publiques pour contourner cette décision et restreindre une technologie avec un excellent dossier de sécurité utilisée par des dizaines de milliers de résidents de San Francisco ».

De son côté, Waymo affirme suivre l’avancement de la requête de près : « En attendant, nous continuerons à travailler avec la ville de San Francisco de manière constructive tout en offrant une mobilité sûre et accessible à ses habitants ».