La California Public Utilities Commission (CPUC), organisme de réglementation qui régit les services publics privés de l’État de Californie, a accordé un permis à l’entreprise Cruise afin qu’elle puisse facturer les trajets opérés par ses robotaxis à San Francisco.

Cruise doit encore se plier à de nombreuses règles

« Franchir le seuil des opérations commerciales n’est pas seulement une grande nouvelle pour Cruise. C’est une étape majeure pour la mission commune des véhicules autonomes d’améliorer la vie dans nos villes. Et c’est un pas de géant pour notre mission, ici à Cruise, de sauver des vies, d’aider à sauver la planète, et de faire gagner du temps et de l’argent aux gens », s’est enthousiasmé Gil West, COO de Cruise, branche spécialisée dans la conduite autonome du géant américain General Motors.

La firme teste ses véhicules électriques et autonomes sans chauffeur de sécurité à San Francisco depuis 2020, et y propose un service de taxi autonome depuis quelques mois. Néanmoins, elle ne pouvait, jusqu’alors, pas facturer les trajets. Bien que le permis accordé par la CPUC marque un véritable tournant dans le secteur de la conduite autonome, Cruise doit encore respecter de nombreuses réglementations.

Par exemple, elle ne peut proposer des trajets que dans les zones peu empruntées de la ville, entre 22 heures et 6 heures du matin. Cruise doit en outre se limiter à une flotte de 30 véhicules, et ceux-ci ne pourront pas circuler lorsque la météo ne sera pas clémente, en cas de brouillard ou de fortes pluies par exemple.

Waymo, Argo AI… Les concurrents sont nombreux

Dans un communiqué de presse, Gil West a qualifié Cruise de « première et seule entreprise à exploiter un service commercial de taxis sans conducteur dans une grande ville des États-Unis ». Néanmoins, le concurrent principal de Cruise, la filiale d’Alphabet Waymo, n’est pas loin de sa rivale ; elle peut facturer ses trajets à San Francisco depuis le mois de février mais, contrairement à Cruise, un chauffeur de sécurité doit se trouver derrière le volant de ses véhicules.

En revanche, Waymo opère un service de robotaxis entièrement autonome en Arizona, où elle a déjà effectué des « dizaines de milliers » de trajets sans conducteur derrière le volant. La société Argo AI, notamment soutenue par Ford et Volkswagen, a quant à elle annoncé très récemment qu’elle débutait les tests de voitures sans chauffeur à Austin dans le Texas ainsi qu’à Miami, en Floride.

Un véhicule autonome de Waymo.

Waymo, filiale d’Alphabet, opère également un service de robotaxis à San Francisco, mais l’entreprise a l’obligation d’avoir des chauffeurs de sécurité au volant de ses voitures. Photographie : Waymo

Cruise voit loin

Le permis obtenu par Cruise est toutefois un vrai pas en avant pour le secteur des véhicules autonomes, dont l’évolution est semée d’embûches, aussi bien d’un point de vue technique que réglementaire. De son côté, la filiale de General Motors compte développer son service à San Francisco dans les mois qui arrivent : « Maintenant, avec cette approbation, nous allons commencer à déployer progressivement les trajets à tarifs réduits, en nous alignant sur l’expérience client la plus fluide possible. Comme toujours, notre objectif est de fournir un service magique et sûr à nos passagers », explique Gil West.

L’entreprise voit très grand. Lors d’un événement organisé à l’intention des investisseurs il y a près un an, le PDG de Cruise, Dan Ammann, a détaillé ses plans afin de faire passer sa flotte à des milliers, voire des dizaines de milliers, de voitures dans les années à venir. Pour rappel, General Motors a pris la décision, en mars dernier, de racheter la participation de SoftBank dans Cruise.