Alors que Linda Yaccarino, directrice générale de X (anciennement Twitter), s’exprimait longuement lors d’une interview, le 9 août, une plainte a été déposée en Californie. Plusieurs ex-employés, virés en novembre 2022, estiment avoir été victimes de discrimination lors de leurs licenciements.

Action, réaction

Ils sont sept à figurer sur la plainte, mais englobent les anciens salariés concernés. Ils accusent Twitter d’avoir licencié une partie sur la base de critères illégaux : à la suite d’un congé maladie ou maternité, sur la base du genre de l’employé, de sa couleur de peau ou de son âge.

Quelques semaines seulement après le rachat de Twitter, en octobre 2022, Elon Musk a licencié la moitié de son personnel. Une urgence ayant eu pour conséquence, selon les plaignants « peu ou pas d’attention accordée aux performances professionnelles des employés ».

Dans un style bien à lui, Elon Musk avait exigé des ingénieurs de la société cinquante pages imprimées de leurs derniers codes. Une décision bancale sur laquelle il est revenu. Les licenciements ont tout de même eu lieu, « par un petit groupe de managers sous la surveillance étroite de Musk » explique la plainte sur la base d’articles de presse de l’époque. Certains de ses managers ne venaient même pas du réseau social, mais de Tesla, une autre entreprise du milliardaire.

Dès novembre 2022 les plaintes pour licenciement abusif ont commencé à s’accumuler.

Chiffres à l’appui, la plainte montre que si 51 % du personnel a été contraint à prendre la porte, certains ont été plus exposés à ce risque que d’autres. Par exemple, 57 % des femmes ont été licenciées contre 47 % des hommes. La proportion est même légèrement supérieure en ingénierie, alors même que les femmes y sont moins nombreuses.

Twitter victime d’Elon Musk

Pour étayer ces accusations, les plaignants ne se privent pas d’exposer les actes, propos, blagues du milliardaire, notamment… Sur Twitter. Ils rappellent l’hostilité entre Elon Musk et les groupes représentants les personnes racisées, ainsi que sa décision de réintégrer des comptes bannis par le passé pour des propos racistes, néonazis, entre autres choses. Des blagues et commentaires misogynes ont aussi été déterrés.

Comme le signale Le Monde, la Californie, le siège social de Twitter est à San Francisco, a une réglementation particulièrement stricte sur la discrimination au travail. Les plaignants exigent des mesures de compensations pour le préjudice subi ainsi que des réparations. Ils espèrent également qu’en cas de victoire, tous les salariés dans la même situation qu’eux bénéficient du recours collectif. L’amende pour Musk pourrait être salée.