Google a tout tenté, mais un juge du tribunal fédéral de Washington D.C. a confirmé le 4 août que l’entreprise devra faire face à un procès pour pratiques anticoncurrentielles. Il a cependant restreint l’affaire, ouverte trois ans plus tôt, à un nombre plus réduit de sujets que ne l’espérait le département de la Justice.


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Google, un nouveau Microsoft ?

Le procès s’annonce déjà comme l’affaire antitrust la plus importante du secteur américain de la Tech, depuis Microsoft, dans les années 90. Après un an d’enquête, le département de la Justice (DoJ) avait porté plainte en octobre 2020 sur plusieurs pratiques du géant, principalement autour de son activité « Search », son moteur de recherche.

Dans une tentative de mettre fin aux poursuites et éviter un procès qui s’annonce historique, Google a présenté ses arguments au juge fédéral Amit Metha. Dans sa décision, ce dernier a rappelé qu’une « entreprise dominante comme Google n’enfreint pas la loi simplement parce qu’elle occupe une position de monopole sur le marché ». Il a cependant considéré « Il reste de véritables différends sur des faits matériels qui justifient un procès ».

Le juge a estimé que trois griefs justifiaient le procès, tandis que quatre autres en sont exclus. Un choix salué par Google qui s’est déclaré, par la voix de son directeur juridique Kent Walker, « impatients de montrer au procès que la promotion et la distribution de nos services sont à la fois légales et proconcurrentielles »

Le procès doit s’ouvrir le 12 septembre et durer 10 semaines selon les estimations du New York Times. Il portera principalement sur les accords entre Google et les fabricants de smartphones pour l’installation par défaut de son moteur de recherche. D’autres affaires concernant la gestion du système d’exploitation Android ou Google Assistant ne seront pas abordées.

Les autorités américaines sont sur le dos des GAFAM

Une plainte poussée dans une procédure parallèle, des procureurs généraux des États, associés à celle du DoJ, a également été repoussée. Mountain View était accusé de pratique anticoncurrentielle face à des moteurs de recherche spécialisés comme celui d’Expedia.

La victoire, certes partielle, de l’autorité de la concurrence du DoJ tranche avec les échecs récents de l’autre institution antitrust américaine, la Federal Trade Commission (FTC). Celle-ci n’est pas parvenue à bloquer le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft ni de Within, une société de réalité virtuelle, par Meta. Une procédure est attendue contre Amazon.

Le DoJ, de son côté, a ouvert un second front contre Google en janvier. Cette fois, l’autorité antitrust a attaqué l’activité publicité numérique de l’entreprise. Les autorités espèrent que ce volet pourra être jugé l’année prochaine.