L’Australie envisage de prendre des mesures strictes à l’encontre des applications chinoises TikTok et WeChat. Les autorités souhaitent garantir l’accès aux plateformes tout en préservant la sécurité nationale du pays.

TikTok et WeChat représentent un « risque pour la sécurité nationale »

En avril dernier, le gouvernement australien interdisait TikTok sur les appareils de son personnel. Une commission sénatoriale vient de recommander aux autorités d’étendre ce ban aux mobiles des contractants du gouvernement. Elle conseille également d’appliquer la même politique pour WeChat, la super application détenue par le géant chinois Tencent.

La commission, qui était chargée d’examiner l’ingérence étrangère des réseaux sociaux, s’est dite « particulièrement préoccupée » par les « risques uniques pour la sécurité nationale » posés par des sociétés comme TikTok et WeChat. Elle dénonce le fait que leurs sociétés mères soient basées dans un pays « autoritaire » comme la Chine.

Ainsi, la commission est en faveur de mesures similaires à ce qui a été fait aux États-Unis, où les opérations américaines de TikTok vont être gérées par les serveurs d’Oracle. Elle estime en outre que ces plateformes doivent se conformer à un ensemble de règles de transparence, comme l’étiquetage des médias affiliés à l’État.

« Les États étrangers autoritaires le savent. Ils n’autorisent pas le libre débat sur leurs propres plateformes de médias sociaux. Ils utilisent les nôtres comme vecteur d’opérations d’information pour façonner notre prise de décision dans leur intérêt national, au détriment du nôtre », a lancé James Paterson, qui préside la commission.

L’Occident se méfie de TikTok

Ella Woods-Joyce, directrice de la politique publique de TikTok pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, a affirmé que si l’entreprise n’était pas d’accord avec certaines caractérisations et déclarations faites à propos de TikTok, elle se félicitait qu’il n’y ait pas d’interdiction recommandée à l’échelle de l’Australie.

« Bien que nous ne soyons pas d’accord avec la description de WeChat dans le rapport, nous continuerons à travailler avec les parties prenantes en Australie pour répondre à toute autre préoccupation et faire en sorte que les Australiens puissent continuer à communiquer avec d’autres personnes par l’intermédiaire de WeChat », a réagi un porte-parole de Tencent.

Les gouvernements occidentaux craignent la connivence entre les géants technologiques chinois et le Parti communiste. Selon la loi de l’Empire du Milieu, les entreprises sont obligées de divulguer leurs données au gouvernement si celui-ci leur demande. Si Pékin met cette mesure en œuvre, les autorités peuvent alors accéder aux données des millions d’utilisateurs de ces applications.

Tandis qu’aux États-Unis, un projet de loi risque d’interdire TikTok, l’Union européenne a fait savoir à la plateforme qu’elle n’était toujours pas conforme au Digital Services Act. Cette législation, qui entrera en vigueur à la fin du mois d’août, vise à « protéger les utilisateurs en ligne contre les contenus illicites, dangereux et préjudiciables ».