L’Australie va interdire le réseau social TikTok sur les appareils connectés de son gouvernement, de la même manière que plusieurs pays occidentaux ses dernières semaines. Ces bannissements ont été mis en place, car ces nations ne sont pas convaincues que leurs données personnelles soient sécurisées et protégés par ByteDance.

L’Australie s’aligne sur ses alliés du Five Eyes

La décision australienne a été prise sur les conseils des services de renseignement australiens. Il est suspecté que le gouvernement chinois utilise l’application afin de récolter des informations sur les utilisateurs à des fins politiques. Tout cela serait possible grâce à une loi chinoise promulguée en 2017 imposant aux entreprises locales de remettre sur demande de Pékin, des données personnelles « qui relèveraient de la sécurité nationale ». Ainsi, pour éviter une fuite de données confidentielles, l’Australie a banni TikTok des appareils des membres du gouvernement et de toute personne travaillant pour un service du gouvernement.

Dans une allocution reprise par The Wall Street Journal, le ministre australien de la Justice, Mark Dreyfus, a affirmé que « cette interdiction entrerait en application aussi tôt que réalisable ». Il a également ajouté que des exceptions pourraient être accordées au cas par cas, mais qu’elles seraient accompagnées de mesures assurant et garantissant la protection des données personnelles des utilisateurs concernés.

En prenant cette décision, l’Australie est le dernier pays de l’alliance dite des « Five Eyes » à interdire TikTok aux membres de son gouvernement. Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont déjà tout pris des mesures similaires. Outre-Atlantique, le combat contre l’application de ByteDance va même plus loin puisqu’un projet de loi vise tout simplement à interdire le réseau social sur l’ensemble du territoire américain.

TikTok cherche à redorer son blason au sein des pays occidentaux

En Europe, l’interdiction de TikTok est effective pour les membres des institutions européennes telles que la Commission ou le Parlement. Plusieurs pays au sein même de l’UE ont également décidé de bannir l’application de ByteDance de certains de leurs organismes. C’est le cas du Danemark où le réseau social n’est plus utilisé par les parlementaires ni par les employés de l’entreprise publique de radiotélévision du pays.

En France, une mesure similaire a été prise. Tous les fonctionnaires ont été invités à désinstaller TikTok de leurs smartphones professionnels. Au sein de l’Assemblée nationale, les trois questeurs ont même étendu cette interdiction à d’autres réseaux sociaux comme WhatsApp, Telegram, Instragram ou Snapchat. C’est d’ailleurs le premier pays, et le seul à l’heure actuelle, à prendre cette précaution.

Dans un premier temps, les porte-parole de ByteDance avaient déclaré que ces bannissements étaient « enracinés dans la xénophobie ». Néanmoins, la maison mère de l’application était revenue sur ses paroles, en reconnaissant que certains de ses employés ont pu collecter des données personnelles dans le but d’espionner des journalistes. Depuis, l’entreprise tente de redorer son blason dans ces pays occidentaux en lançant le plan Texas aux États-Unis visant à basculer l’administration des données des utilisateurs américains grâce à Oracle. En Europe, un plan équivalent baptisé projet Clover devrait être mis en place.