Facebook News en Australie, c’est terminé. Si la décision annoncée dans un billet de blog de Meta le 29 février vaut également pour les États-Unis, le passif entre Canberra et l’entreprise a entraîné une vive réaction du Premier ministre australien Anthony Albanese.

L’actualité et Meta : le divorce est consommé

Les explications de Meta sont relativement similaires à celles données en septembre dernier pour la fin de Facebook News en Allemagne, France et au Royaume-Uni : les utilisateurs du réseau social se désintéressent de l’actualité à l’inverse d’autres types de contenus que Facebook souhaite privilégier comme les vidéos courtes. Des chiffres sont avancés pour prouver cette information, comme une chute du trafic vers des contenus d’actualité de 80 % en 2023 et que l’actualité ne représente que 3 % du fil des utilisateurs dans le monde.

« Pour garantir que nous continuons à investir dans des produits et services qui stimulent l’engagement des utilisateurs, nous ne conclurons pas de nouveaux accords commerciaux pour le contenu d’actualités traditionnel dans ces pays et n’offrirons pas de nouveaux produits Facebook spécifiquement destinés aux éditeurs d’actualités à l’avenir », développe le billet de blog.

Depuis quelques années le désintérêt de Meta pour l’actualité va croissant. Il y a seulement quelques mois, Adam Mosseri, dirigeant d’Instagram, prévenait que les contenus d’actualité ne seraient pas favorisés sur Threads, le concurrent de Twitter développé par l’entreprise.

Le scandale de Cambridge Analytica, celui de la désinformation et surtout l’accumulation de lois instaurant des droits voisins ou tout du moins des paiements minimums de Meta pour les éditeurs éclaircissent ce désamour soudain.

Lorsque l’Australie a fait passer une loi de ce type en 2021, le News Media Bargaining Code, Facebook est allé jusqu’à couper l’accès des médias à sa plateforme. Au Canada, au cours de l’été 2023, Meta s’est engagé dans la même voie. Sans être allée jusqu’à ces extrémités, les négociations avaient également été agitées en France.

Dans sa nouvelle action, Meta semble vouloir montrer patte blanche en excluant l’idée de supprimer les contenus d’actualités et page des éditeurs. Les contrats signés en 2021 seront menés jusqu’à leur terme, pour la plupart cette année selon Reuters. Le factchecking sera toujours mené par la plateforme. Le destin de Facebook News, introduit en 2019, apparaît, lui, scellé.

L’Australie et les éditeurs ne comptent pas se laisser faire

Ces assurances n’ont pas suffi à apaiser Anthony Albanese. Devant plusieurs médias il a dénoncé « L’idée selon laquelle une entreprise peut profiter des investissements des autres, pas seulement en capital, mais aussi en ressources humaines, en journalisme, est injuste ». Conseil a été demandé au département du Trésor et la Commission australienne de la concurrence et de la consommation.

Une initiative saluée par le conglomérat News Corp, « Meta utilise son immense pouvoir de marché pour refuser de négocier, et le gouvernement a raison d’explorer toutes les options pour utiliser les pouvoirs du Media Bargaining Code ».

Les contrats signés avec Meta rapportent plusieurs dizaines de millions de dollars par an aux éditeurs. Google, également concerner par les législations sur le partage des revenus de la publicité par les plateformes se montre plus conciliant. Le renouvellement des contrats qui expirent en 2026 serait déjà en cours de discussions.