La célèbre agence de presse Thomson Reuters est en pourparlers avec plusieurs entreprises d’intelligence artificielle (IA) pour licencier son contenu. Une tendance de plus en plus courante chez les éditeurs.

La question du droit d’auteur au cœur de la formation des IA

Les créateurs de larges modèles de langage (LLM) sont la cible de nombreuses critiques pour avoir exploité le contenu disponible sur Internet afin de former leurs IA. Parfois, le contenu généré par les modèles est quasiment similaire à celui d’une œuvre ou d’un article de presse. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées par des écrivains, comédiens et organes de presse, à l’instar du New York Times à l’encontre d’OpenAI.

Dans le même temps, le déploiement des LLM représente une nouvelle opportunité de revenus pour les éditeurs, tant leurs créateurs requièrent d’immenses quantités de données pour les entraîner. Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir s’associer aux fournisseurs d’IA, afin de les faire payer pour l’exploitation de leur contenu. C’est notamment le cas de Reuters, qui a « adopté une position très ouverte en ce qui concerne l’octroi de licences aux principaux fournisseurs de modèles linguistiques », a indiqué Steve Hasker, son directeur général.

« Nous sommes en discussion avec un certain nombre de ces fournisseurs », a-t-il précisé. Outre son organe de presse, Thomson Reuters propose des produits dans différents secteurs, notamment un outil de recherche juridique baptisé Westlaw. Il propose des fonctions alimentées à l’IA. En novembre, la société a annoncé qu’elle investirait 100 millions de dollars annuels dans l’IA générative.

Des partenariats voués à se démocratiser

OpenAI, pour sa part, serait en discussion avec une dizaine de médias pour l’exploitation de leur contenu. La firme a même établi un contrat avec Axel Springer, ce qui va lui permettre d’utiliser les textes issus des propriétés de l’éditeur, telles que Business Insider, Politico et Bild, dans les résultats de ChatGPT. Des liens vers les articles originaux devront être intégrés aux réponses du modèle.

L’accès aux informations provenant de sources d’actualités pourrait devenir de plus en plus important pour les entreprises d’IA. En effet, les utilisateurs se tournent plus vers les IA conversationnelles pour réaliser des recherches. Certains moteurs de recherche incorporent d’ailleurs des modèles d’IA afin de fournir des réponses plus pointilleuses.

En plus du monde de l’écriture, l’industrie musicale travaille également à la protection des artistes et des labels. Des morceaux créés par l’IA, imitant la voix de certains chanteurs, sont désormais légion sur Internet.