Afin d’avoir accès légalement à du contenu journalistique pour former ses grands modèles de langage (LLM), OpenAI a annoncé ce jeudi avoir conclu un accord non exclusif avec le groupe de presse allemand Axel Springer. Il s’agit d’une avancée, de nombreux médias s’étaient dernièrement plaints de voir leurs articles être repris par des robots conversationnels sans leur consentement.
OpenAI ouvre la voie des partenariats avec les médias
Dans le cadre de ce partenariat, OpenAI paiera Alex Springer afin de se servir des contenus produits par les médias détenus par la firme afin d’entraîner ses LLM. Selon les informations du Financial Times, bien que le montant de l’accord n’ait pas été divulgué, celui-ci s’exprimerait en dizaines de millions d’euros annuels.
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« Ce partenariat avec Axel Springer contribuera à offrir aux gens de nouvelles façons d’accéder à du contenu d’actualité de qualité en temps réel grâce à nos outils d’IA, » précise Brad Lightcap, le directeur des opérations d’OpenAI. Ainsi, les utilisateurs de ChatGPT pourront générer des résumés d’articles issus de ses titres de presse, y compris Politico, Bild et Die Welt. De plus, l’IA générative pourra se servir d’un passage d’un article afin de répondre à une question. Les réponses aux requêtes des utilisateurs incluront les liens vers les articles en question afin de garantir un maximum de transparence.
Pour Mathias Döpfner, le dirigeant d’Axel Springer, cet accord « est le premier du genre ». En réalité, Google collaborait déjà avec le New York Times, le Washington Post ou encore le Wall Street Journal pour le développement d’une IA en interne. Depuis le lancement en novembre 2022 de ChatGPT et des différents robots conversationnels qui ont suivi, l’industrie de la presse était inquiète. À de nombreuses reprises, les médias et les artistes s’étaient plaints de l’utilisation de leurs contenus dans ces outils, sans accords au préalable ni contreparties financières.
Au niveau de la réglementation, ça avance
Louis Dreyfus, le président du directoire du journal Le Monde, déclarait en juillet dernier que « Si des entreprises utilisent nos contenus, il faut une juste rémunération ». Parmi les idées évoquées, la création d’un contrat de licence permettant aux entreprises d’accéder au contenu d’un média en particulier, ou d’un abonnement mensuel leur accordant le droit d’utiliser le contenu de plusieurs médias.
Néanmoins, l’annonce de la collaboration entre OpenAI et Axel Springer ouvre la porte vers un système de partenariat, où les acteurs de l’IA devront se rapprocher des créateurs de contenus pour pouvoir exploiter leurs données. Pour l’heure, le cadre juridique n’est pas favorable aux éditeurs et aux créateurs. Elle oblige les géants de la tech à rémunérer les médias pour l’utilisation d’extraits d’articles sur leurs plateformes, mais pas dans le cadre de leur utilisation pour entraîner une IA générative. En août, dix organisations médiatiques ont signé une lettre ouverte, réclamant un cadre réglementaire pour l’IA.