Désinformation, biais, droit d’auteur, transparence… Ces failles de l’Intelligence artificielle générative commencent à être bien connues depuis le début du phénomène ChatGPT. 10 organisations médiatiques de tout genre, agence de presse, entreprise, syndicat, lobby ont pris la plume pour demander le 9 août une régulation de l’IA.

Cela négocie à tout va autour de l’IA

Les signataires sont bien connus pour certains : l’Agence France-Presse, Associated Press, d’autre un peu moins comme la News Media Alliance, qui réunit 2000 médias d’Amérique du Nord, ou l’European Publishers Council un lobby de patron de presse à Bruxelles. Venant des deux rives de l’Atlantique, ces organisations appellent « à une réglementation et des pratiques unifiées de l’IA ».

Pour les auteurs de la tribune, les IA non maîtrisées « peuvent menacer la durabilité de l’écosystème médiatique dans son ensemble en érodant considérablement la confiance du public dans l’indépendance et la qualité du contenu et menaçant la viabilité financière de ses créateurs ».

Leurs demandes s’articulent autour de cinq points : la transparence sur les informations utilisées par l’IA pour fonctionner, le consentement du propriétaire intellectuel de ces données, des négociations collectives sur l’accès à cette propriété, la publicité de la nature artificielle de l’auteur le cas échéant et des mesures pour éliminer biais et désinformation.

Les signataires, malgré ces exigences, se revendiquent IA enthousiaste, elles auraient « le potentiel n’apporte des avantages significatifs à l’humanité ». Ils rappellent que les médias ont toujours adopté les nouvelles technologies. Bien que l’arrivée de l’audiovisuel, d’Internet et des réseaux sociaux n’ait pas été sans heurt et un brin de condescendance de la part la presse « traditionnelle », cela n’en reste pas moins vrai.

Le cas de l’IA serait légèrement différent par son arrivée et son succès fulgurant selon les 10 organisations. Elles veulent simplement « faire partie de la solution pour garantir que les applications d’IA continuent de prospérer ». À condition de ne pas voir le travail des journalistes pillés sans contrepartie et être régurgité potentiellement n’importe comment.

Ces revendications ont déjà émergé dans d’autres secteurs. Des banques d’images ou des majors de la musique ont réclamé des droits aux opérateurs d’IA. Des médias travaillent déjà avec ces derniers : le New York Times, le Washington Post, le Wall Street Journal collaborent avec Google pour développer Genesis, une IA interne.

Les dirigeants des principaux groupes présents dans ce secteur d’activité, Google, Microsoft et OpenAI, ont déjà pris position en faveur de l’établissement de normes. Des mesures « pour répondre à ces préoccupations », félicite par ailleurs la tribune. La question sera maintenant celle de la rigueur du cadre pour que tout le monde y trouve son compte.