Google, OpenAI, Microsoft et Adobe seraient en train de négocier avec de grands médias afin de conclure des accords historiques sur l’utilisation de leurs contenus. En ayant accès légalement à ces données, ces géants technologiques pourraient former plus facilement les intelligences artificielles (IA) génératives qu’ils mettent au point.

Les entreprises technologiques et les médias négocient depuis plusieurs mois

Selon les informations du Financial Times, depuis plusieurs mois, ces entreprises discutent avec les médias des différents problèmes liés au droit d’auteur autour de leurs outils génératifs. News Corp, Axel Springer, The New York Times et The Guardian auraient respectivement discuté avec au moins l’une des quatre entreprises technologiques précédemment citées. Pour ces derniers, payer  pour se procurer des documents copyrightés légalement est un processus beaucoup trop onéreux, d’où l’ouverture de ces négociations.

Différentes personnes impliquées dans ces discussions ont affirmé que si un accord aboutissait, celui-ci pourrait permettre aux géants de la tech d’avoir accès à ces contenus contre un abonnement qu’ils paieraient mensuellement ou annuellement. Une autre mesure, envisagée par les entreprises technologiques, consisterait à donner un petit peu plus de pouvoir aux éditeurs. Cela leur permettrait de choisir les entités à qui elles peuvent fournir leurs contenus, et donc de savoir qui les utilisent.

Pour l’heure, les discussions n’en sont qu’à leurs débuts, et il est difficile d’imaginer que les parties prenantes tombent d’accord dans les prochaines semaines. Selon certains dirigeants de médias, « développer un business model permettant l’utilisation de contenus pour former des IA sera extrêmement difficile à mettre en place ».

La course à l’IA générative oblige les géants de la tech à exploiter toujours plus de données

La question des droits d’auteur dans le secteur de l’intelligence artificielle se pose de plus en plus. Avec l’avènement des solutions génératives d’OpenAI, d’abord DALL-E 2, le générateur d’images, puis ChatGPT, le robot conversationnel, les géants technologiques se sont engouffrés dans la brèche. Cette rivalité les oblige à avoir accès un grand nombre de documents afin de développer des modèles de langage toujours plus performants.

Pour l’heure, l’intelligence générative n’est réglementée dans aucun pays à travers le monde. Néanmoins, les entreprises savent qu’elles s’exposent à des poursuites et à d’éventuelles sanctions si elles venaient à utiliser du contenu soumis au droit d’auteur.

Avec l’adoption de l’AI Act par le Parlement européen, le 14 juin dernier, de nouvelles mesures en lien avec l’intelligence artificielle générative seront mises en place sur le vieux Continent. Pour mettre au point leurs outils, les entreprises spécialisées dans ce secteur devront indiquer s’ils ont utilisé du contenu soumis au droit d’auteur, et de ce fait, financer les plateformes ou les personnes à qui elles les appartiennent.