Le modèle économique de Meta repose largement sur la performance de son ciblage publicitaire. Cependant, après plusieurs abus, l’Union européenne envisage de lui restreindre – en partie – l’utilisation de cette forme de publicité. Pour trouver un terrain d’entente, Meta a proposé aux régulateurs de mettre en place un formulaire de consentement sur ses applications afin que les utilisateurs européens décident s’ils souhaitent qu’elles utilisent leurs données pour voir des publicités ciblées.

Meta promet aux annonceurs qu’ils pourront mener des campagnes publicitaires personnalisées en Europe

Le 5 décembre 2022, le comité européen de la protection des données a pris la décision d’interdire à Facebook et Instagram de tracer les personnes qui ne le souhaitent pas. Par conséquent, la Commission irlandaise de protection des données (DPC) peut, en cas de non-respect, infliger des amendes importantes à la société de Mark Zuckerberg.

La DPC joue un rôle crucial dans la protection des données personnelles en Europe. Pour de multiples avantages fiscaux, l’Irlande abrite les sièges européens de géants du numérique tels que Meta, Apple et Google. Par le passé sur ordre de l’Union européenne, la DPC a déjà condamné le propriétaire de Facebook et d’Instagram. Il y a bientôt un an, l’entreprise a reçu une amende de 402 millions d’euros pour avoir collecté illégalement les données personnelles de mineurs.

Afin d’éviter qu’un tel scénario se reproduise, Meta a fait appel et souhaite négocier avec les régulateurs européens pour continuer d’utiliser le ciblage publicitaire. D’après le Wall Street Journal, l’entreprise a indiqué qu’elle pourrait mettre à jour ses applications afin de demander le consentement des utilisateurs dès la fin du mois d’octobre. Concrètement lors de l’ouverture d’Instagram, le réseau social demanderait à l’utilisateur d’accepter ou de refuser de voir des publicités ciblées. Le géant a promis à ses annonceurs qu’ils pourront toujours mener des campagnes publicitaires personnalisées en Europe.

Depuis le mois d’avril, Meta propose à ses utilisateurs européens de demander à être exclus des publicités basées sur leur activité. Ils doivent cependant remplir un long formulaire sur les pages d’aide du géant. Cette procédure a dû décourager un grand nombre de personnes à se désinscrire.

Si l’Union européenne accepte la proposition de Meta, les revenus de l’entreprise dans les pays soumis au RGPD pourraient chuter. Lors du second trimestre 2023, la région Europe (comptant notamment le Royaume-Uni et la Turquie) a généré 23 % de ses 31,5 milliards de dollars de recettes publicitaires.