Au Japon, pays réputé pour sa modernité et ses produits de haute technologie, les citoyens et les fonctionnaires doivent faire face à des documents administratifs complexes et opaques. Ces difficultés pourraient disparaître : Microsoft va aider les employés du gouvernement japonais à utiliser ChatGPT dans leur travail quotidien.

Un accord gagnant-gagnant entre Microsoft et le gouvernement japonais

En avril dernier, Tetsuro Nomura, Ministre japonais de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche de l’archipel avait révélé que le gouvernement allait se servir de ChatGPT. Cette décision avait surpris quand on connaît l’attachement de la population au papier. Avec un tiers de la population âgée de plus de 64 ans, le Japon, malgré sa réputation, prend du retard dans sa transition numérique. Grand nombre des documents administratifs doivent être remis en main propre et signé à l’aide d’un « hanko », un sceau prouvant l’identité de leurs propriétaires.

Nikkei Asia, quotidien économique japonais, rapporte que Microsoft prévoit d’ici l’automne de fournir GPT-4, le modèle de langage le plus puissant d’OpenAI, et Llama 2, l’intelligence artificielle créée par Meta, au gouvernement japonais. Ces technologies seront utilisées par l’agence numérique japonaise sous la tutelle du Premier ministre Fumio Kishida. Inaugurée en septembre 2021, cette organisation est chargée d’accélérer la transition numérique et de protéger les informations personnelles des citoyens.

L’agence numérique japonaise pourrait payer plus de 2 millions de dollars pour utiliser les technologies pendant un an. En contrepartie, Microsoft a installé des supercalculateurs à Tokyo et Osaka pour traiter des informations confidentielles. Avec cette installation, les données seront toujours stockées et traitées sur le territoire nippon. Ce contrat pourrait également permettre à Microsoft d’améliorer ses ventes en intégrant mieux le système complexe du pays dans ses bases de données.

Concernant l’utilisation des intelligences artificielles, l’agence numérique va aider l’ensemble des ministères à s’approprier la technologie. Les employés pourront écrire dans un premier temps des procès-verbaux à l’aide de GPT-4. Ils devraient ensuite essayer d’écrire les réponses des ministres aux questions parlementaires, puis analyser des données pour le gouvernement.

Cette innovation a, déjà, trouvé des partisans. Le Parti libéral démocrate, le plus puissant du pays, a affirmé en avril que l’utilisation de ChatGPT pourrait offrir « des avantages sociaux incommensurables du point de vue de l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des services administratifs ».

Il n’y a pas que le gouvernement japonais qui est tenté par l’utilisation de l’intelligence artificielle. L’une des plus grandes banques du pays, Mizuho Financial Group, a décidé, le mois dernier, de laisser ses 45 000 employés utiliser GPT-4 dans leur travail quotidien.