Dans le domaine des semi-conducteurs, l’entreprise américaine IBM a décidé d’accompagner coûte que coûte l’entreprise japonaise Rapidus. Ensemble, les deux firmes ont pour ambition de produire des puces gravées sur 2 nanomètres, une technologie qui n’a pas été atteinte pour le moment.
Cap sur la production de semi-conducteurs gravés en 2 nanomètres
C’est en décembre 2022 qu’IBM et Rapidus ont décidé de collaborer. La société américaine compte sur le vivier de talents japonais pour assouvir ses objectifs. « En ce qui concerne la technologie 2 nm, nous concentrons nos efforts sur Rapidus et investissons beaucoup de ressources dans ce projet, sacrifiant même une partie de la capacité que nous aurions pu utiliser dans d’autres recherches, » a déclaré Norishige Morimoto, directeur de la technologie d’IBM Japon à Bloomberg.
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Rapidus est au centre d’un projet mené par le gouvernement japonais dans le but que le pays puisse retrouver sa place de leader dans le secteur des semi-conducteurs. Le programme se veut ambitieux : le ministère japonais de l’Industrie et du Commerce souhaitant initialement investir 500 millions de dollars pour sa fonderie, a finalement décidé d’injecter 2 milliards de dollars supplémentaires.
Grâce à cet argent, l’entreprise pourra renforcer ses opérations en matière de recherche et de développement. En parallèle, une nouvelle usine de semi-conducteurs devrait voir le jour du côté d’Hokkaido en 2025, toujours dans le but de produire ces puces gravées en 2nm d’ici la fin de l’année 2027. La société japonaise a d’ailleurs prévu d’investir 35 milliards de dollars dans son projet de gravure de puces en 2nm. Une somme considérable qui correspond aux dépenses annuelles réalisées par TSMC et Samsung dans ce secteur.
Une collaboration IBM/Rapidus prête pour durer
Un des cadres supérieurs d’IBM a précisé que « Rapidus est essentiel pour garantir l’approvisionnement mondial en composants électroniques sur le long terme ». Si pour l’heure, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) reste le leader incontesté du secteur, rien n’indique que ce sera le cas sur le long terme. Les tensions existantes entre Taïwan et la Chine peuvent mettre en péril le statut prédominant de l’entreprise.
Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle générative, les entreprises ont de plus en plus besoin de composants performants, avec une immense puissance de calcul et de grandes capacités de mémoire. Certaines entreprises comme Nvidia ont décidé de capitaliser leurs ressources sur cette nouvelle technologie, tandis que Rapidus et IBM comptent sur l’augmentation de la demande afin de tirer leur épingle du jeu.
Enfin, IBM se tient prêt à intensifier son soutien si nécessaire. « Nous savons par notre propre expérience que fournir la dernière génération de puces n’est pas quelque chose qu’une seule entreprise peut gérer seule, » a conclu Norishige Morimoto.