NVIDIA a partagé, le 24 mai, ses résultats financiers pour le premier trimestre de son année fiscale 2024. Grâce à l’engouement autour de l’intelligence artificielle (IA) générative, nécessitant des semi-conducteurs de pointe pour entraîner les modèles de langage, le géant affiche une santé de fer. Face à une telle demande, il prévoit, pour le prochain trimestre, de dépasser largement les attentes de Wall Street.
NVIDIA se porte bien
Avec un chiffre d’affaires de 7,1 milliards de dollars, NVIDIA dévoile une croissance en baisse de 13 % sur l’année glissante, mais en hausse de 19 % par rapport à son dernier trimestre de 2023, clos en janvier. Les bénéfices de l’entreprise, eux, s’élèvent à 2,5 milliards de dollars, c’est environ 11 % de moins qu’à la même période, l’année précédente.
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La société américaine attribue le recul de ces résultats à sa division dédiée au gaming qui s’est écroulée de 38 % au cours des douze derniers mois avec 2,2 milliards de dollars de recettes. Pour autant, NVIDIA reste confiant grâce à sa division « Data Center » qui a rapporté 4,28 milliards de dollars, une progression de 14 % en comparaison de son premier trimestre 2023. Les mastodontes d’Internet et du cloud s’arrachent les puces utilisées dans les infrastructures cloud et IA, des secteurs d’avenir.
Jensen Huang, fondateur et président-directeur général de NVIDIA, a déclaré que « l’industrie informatique traverse deux transitions simultanées : le calcul accéléré et l’IA générative ». Devant une demande importante, il précise que « toute notre gamme de produits pour centre de données – H100, Grace CPU, Grace Hopper Superchip, NVLink, Quantum 400 InfiniBand et BlueField-3 DPU – est en cours de production ». Le groupe travaille sur une augmentation considérable de son offre pour répondre aux besoins de ses clients.
La rivalité entre Washington et Pékin inquiète NVIDIA
Si, avec les nombreuses entreprises se tournant vers l’IA générative, le futur de NVIDIA semble tout tracé, Jensen Huang s’inquiète des conséquences du bras de fer entre les États-Unis et la Chine sur ses activités. Pour rappel, Washington a drastiquement restreint l’exportation de semi-conducteurs et matériel pour en fabriquer vers la Chine depuis le mois d’octobre. Pour se fournir en composants américains, les sociétés chinoises inscrites sur l’Entity List, la liste noire du département du Commerce, doivent obtenir une licence.
Interviewé par le Financial Times, le patron de NVIDIA soulignait que « si la Chine ne peut pas acheter aux États-Unis, ils construiront eux-mêmes ». À lui d’ajouter que « le gouvernement américain doit faire attention, la Chine est un marché très important pour l’industrie technologique ».
Pour continuer à commercer avec l’Empire du Milieu, le groupe basé à Santa Clara a développé des versions alternatives de ses puces H100 et A800. Suffisamment modifiées pour être moins performantes, celles-ci répondent aux réglementations de Washington pour être vendues à ses clients chinois. En attendant de voir comment la situation entre les deux puissances évolue, NVIDIA table sur un chiffre d’affaires de 11 milliards de dollars pour son second trimestre de 2024.