Nvidia, l’un des géants américains des semi-conducteurs, a dévoilé une nouvelle puce avec une vitesse de traitement et des performances réduites, à destination du marché chinois. Avec ce nouveau produit, l’entreprise souhaite préserver ses activités dans l’Empire du Milieu tout en respectant les restrictions imposées par les États-Unis sur l’export de composants électroniques avancés.
Les restrictions pénalisent grandement la Chine… mais aussi les entreprises américaines
Envisagées depuis plusieurs mois, les restrictions américaines visant à interdire d’approvisionner la Chine en semi-conducteurs ont été officialisées en octobre 2022. 28 organisations chinoises ont été incluses dans « l’Entity List », une liste d’entreprises qui ne pourront acquérir des composants électroniques américains de dernière génération qu’en obtenant une autorisation auprès du bureau américain de l’industrie et de la sécurité.
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De plus, en fonction des agissements d’autres organismes chinois, 31 au total, ces derniers pourront être inclus ou non dans cette liste. Enfin, tout ressortissant américain en Chine ne pourra pas travailler à des postes stratégiques dans l’ensemble des entreprises de l’Entity List ou de la liste intermédiaire.
Certes, ces mesures ont pour objectif de faire en sorte que la Chine ne puisse pas s’inspirer des technologies américaines pour concurrencer les États-Unis, mais font également mal aux entreprises américaines qui doivent se passer d’un marché très friand de ces composants. C’est dans ce contexte que Nvidia a pris le temps de la réflexion et a réussi à trouver une alternative.
Nvidia lance sa puce A800, dédiée au marché chinois
Selon les informations de Reuters, le fabricant américain de composants électroniques propose une nouvelle puce, baptisée A800 qui respecte l’ensemble des règles en vigueur. C’est la première fois depuis plusieurs semaines qu’une organisation américaine prend le temps de créer un produit dédié au marché chinois. La firme considère que « les limitations d’exportation pourraient lui coûter des centaines de millions de dollars de revenus ». C’est pour limiter la casse qu’elle a lancé la puce A800 pour la Chine.
Depuis la fin du mois d’août, l’ensemble des puces avancées de Nvidia, y compris la puce A100, l’une de ses plus performantes, ont été ajoutées à la liste de contrôle des exportations par le département américain du commerce. Ce n’est pas le cas de la puce A800 qui peut donc être exportée en Chine sans aucune difficulté. Plusieurs vendeurs d’ordinateurs chinois ont d’ores et déjà affiché le fait que la puce utilisée dans leurs produits était celle de la firme américaine.
De son côté, la Chine essaie de trouver une riposte à ces restrictions imposées par l’Administration Biden. Le pays réfléchit à plusieurs possibilités : restreindre à son tour l’exportation vers les États-Unis de produits dont ils sont dépendants comme les terres rares ou bien sanctionner les entreprises américaines très présentes en Chine à l’instar d’Apple.