Rapidus, un fabricant japonais de semi-conducteurs soutenu par Tokyo, a annoncé, le 28 février, la création d’une usine sur l’île de Hokkaido, au nord du Japon. Pensée pour produire des composants à la pointe de la technologie, dans le cadre de l’accord conclu en décembre dernier avec l’américain IBM, cette dernière devrait être opérationnelle d’ici la fin de la décennie. Un premier essai de production est prévu pour 2025.

Une usine pour fabriquer des semi-conducteurs de 2 nanomètres

La ville de Chitose, à Hokkaido, a été choisie par Rapidus pour accueillir sa prochaine manufacture de puces électroniques. Atsuyoshi Koike, président et directeur représentatif de l’entreprise, a déclaré que « l’emplacement était idéal afin de produire de semi-conducteurs, notamment en termes d’eau, d’électricité et d’autres infrastructures ». Il explique que le site a été choisi « en fonction de son potentiel à moyen et long terme pour l’échange de ressources humaines au niveau mondial et le développement de l’écosystème ».

L’usine est pensée pour produire des puces de 2 nanomètres pour 2027, conformément au partenariat entre Rapidus et IBM. En s’associant à une entreprise américaine, Tokyo renouvelle sa volonté de se détacher de Taïwan, au cœur d’un conflit avec la Chine. Aujourd’hui, l’approvisionnement en semi-conducteurs du Japon repose essentiellement sur la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, qui construit actuellement une fabrique dans la province de Kumamoto, sur l’île de Kyushu, au sud de l’archipel.

La Chine toujours dans le viseur

L’association d’IBM et de Rapidus n’est pas un hasard. Depuis plusieurs mois, Washington impose des restrictions pour ralentir l’exportation de puces électroniques et de son matériel de fabrication vers la Chine. Le gouvernement américain veut notamment empêcher Pékin de renforcer ses activités militaires.

Dans leur lutte pour renforcer leur embargo, les États-Unis cherchent à s’entourer d’alliés importants dans le secteur. En emboîtant le pas des Pays-Bas, le Japon révélait, au début de l’année, rallier cette coalition. La construction de la nouvelle usine de Rapidus va permettre de répondre aux ambitions des trois puissances en leur assurant une souveraineté plus importante.