Emmanuel Macron l’avait « teasé » à VivaTech, la Commission européenne l’a officialisé ce 20 juin, la France va accueillir l’un, voire le supercalculateur le plus puissant d’Europe. Jules Verne, de son nom, va prendre place dans les locaux du Très Grand Centre de Calcul du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), situé au sud de Paris, à Bruyères-le-Châtel, en Essonne.

Les supercalculateurs peuvent contribuer à faire avancer de nombreux sujets sociétaux ?

Selon le site spécialisé Top500, il existe, aujourd’hui, qu’un seul supercalculateur dont les capacités de calcul dépassent l’exaflops, il s’agit de Frontier, aux États-Unis. D’ici 2025 l’Union européenne en aura deux, le Jupiter en Allemagne, livrée en 2024 et donc le Jules Verne.

La machine sera capable d’accomplir un milliard de milliards de calculs par seconde. À titre de comparaison, le Jean Zay, le supercalculateur le plus puissant de France effectue 28 millions de milliards d’opérations par seconde. Comme l’expliquait le CNRS lors de sa présentation, en 2020, « L’architecture de Jean Zay préfigure celles des machines exaflopiques ».

Une telle puissance de calcul a plusieurs applications. Dans l’énergie il peut servir, par exemple, au développement de la Fusion nucléaire. En santé, il permet d’analyser très rapidement les données génomiques et détecter de nouvelles maladies. Les supercalculateurs sont aussi très utilisés pour surveiller le développement du changement climatique, où beaucoup de paramètres sont à prendre en considération. Il permet de fournir des modèles de prévisions météorologiques avancés. La Commission européenne mentionne également l’informatique quantique.

L’investissement représente 542 millions d’euros pour son achat et son exploitation sur cinq ans. L’effort est couvert à 50 % par l’Union européenne via son programme Digital Europe. La France et les Pays-Bas ont également sorti le portefeuille. Il sera exploité par GENCI (Grand Équipement National de Calcul Intensif), l’organisation française spécialisée dans le secteur.

Jules Verne sera la propriété de l’entreprise commune EuroHPC, créée en 2018 pour centraliser les efforts des États membres dans le calcul avancé. EuroHPC gère déjà huit supercalculateurs dont l’actuel plus puissant d’Europe, LUMI, basé en Finlande, troisième système au monde en termes de puissance de calcul. Elle gère également le quatrième du classement, Leonardo, situé en Italie et fabriqué par le français Atos. L’entreprise qui assemblera Jules Verne n’est pas encore connue.

Dans son communiqué, EuroHPC se félicite que « Ce supercalculateur exascale aura un impact majeur sur l’excellence scientifique européenne en soutenant le développement de modèles de haute précision de systèmes complexes et en aidant à résoudre des questions sociétales clés ».

Une fois en fonction, le supercalculateur sera mis à la disposition de la communauté scientifique européenne, à l’industrie et au secteur public.