Le supercalculateur LUMI (qui veut dire neige en finnois) vient d’être inauguré en Finlande. En plus d’être le plus rapide, il est aussi le plus économe d’Europe. Il devrait afficher un pic de performance de 550 pétaflops et se placer en troisième position dans le classement des meilleurs supercalculateurs du monde. Il reste cependant loin derrière Frontier, le superordinateur exaflopique américain.

Un super calculateur alimenté par des énergies renouvelables

Avec de telles performances, LUMI sera capable de relever de grands défis, notamment dans les domaines de la médecine ou de la lutte contre le changement climatique. La particularité de ce supercalculateur est qu’il est entièrement alimenté par des énergies renouvelables. Sa consommation énergétique est de 2,9 MW. Pour fonctionner, LUMI utilise des systèmes de refroidissement naturel. Sa chaleur résiduelle permettra de chauffer environ 20% des habitations de la ville de Kajaani.

Ce supercalculateur a vu le jour grâce à la collaboration entre l’entreprise commune européenne pour le calcul haute performance (EuroHPC) et un consortium de dix pays européens, dont la Finlande, la Belgique, la Suède et la Suisse. LUMI n’est que le premier grand projet issu de cette alliance. En effet, l’Europe ne compte pas s’arrêter là. Trois autres supercalculateurs EuroHPC sont en cours de construction : Leonardo en Italie, Deucalion au Portugal et MareNostrum 5 en Espagne.

LUMI va contribuer à relever de grands défis sociétaux

LUMI aura coûté 202 millions d’euros. La moitié de ce montant a été fournie par l’Union européenne, un quart par la Finlande, et le reste provient d’autres fonds européens. Ce supercalculateur est basé sur le système HPE Cray EX. Il est composé en deux blocs : le premier comprend 2560 nœuds, chacun composé d’un processeur AMD EPYC Trento personnalisé à 64 cœurs et de quatre AMD Instinct MI250X. Le deuxième bloc, appelé LUMI-C, ne contient que des processeurs AMD EPYC Milan à 64 cœurs dans 1 536 nœuds à deux sockets avec 256 Go à 1 To de RAM.

Margrethe Vestager, commissaire européenne désignée à l’Europe numérique et à la concurrence, a suivi de très près ce projet. Elle a déclaré que « LUMI pourra être utilisé dans le cadre de travaux dans les domaines de la médecine et de la recherche sur le climat. Il pourrait s’agir de la mise au point de vaccins, de diagnostics du cancer ou de l’atténuation du changement climatique, a déclaré la commissaire ». Elle s’est félicité de cet « excellent exemple de l’énorme potentiel de l’intelligence artificielle pour améliorer nos vies ». La Commission européenne a prévu d’investir 7,5 milliards d’euros dans la prochaine génération de supercalculateurs.