Lundi 14 novembre 2022, Atos a officialisé la livraison définitive de Leonardo, son supercalculateur de 250 pétaflops (1 pétaflop équivaut à 1 million de milliards de calculs en une seule seconde). C’est le deuxième plus puissant en Europe et le quatrième à travers le monde.

Le supercalculateur Leonardo prend du service

Après LUMI, le supercalculateur inauguré en Finlande en juin 2022 et deuxième plus puissant au monde, Leonardo vient d’être inauguré en Italie, à Bologne. Là-bas, il est hébergé et géré par le consortium interuniversitaire Cineca, le plus grand centre de calcul italien. Avec Atos, Cineca vient « soutenir la mission impérieuse de souveraineté de l’Union européenne, dans le cadre de la lutte contre les situations d’urgence médicale et environnementale ». En effet, Leonardo doit permettre de résoudre des problèmes complexes sur différents.

Le supercalculateur d’Atos sera par exemple capable de répondre aux besoins de calculs des services de météorologie et des centres de recherche. Il va également permettre de développer de nouvelles applications en intelligence artificielle ou en sciences des matériaux. On peut penser qu’il sera aussi utile à certains industriels (comme EDF, Total ou Airbus) pour trouver la bonne équation entre productivité et faible consommation d’énergie.

L’entreprise française rappelle que les sciences de la vie utilisent aussi de plus en plus ce genre de nouvelles technologies. On se souvient que pendant le Covid-19, « des supercalculateurs ont été mis à disposition des laboratoires pour accélérer la recherche de vaccins ». Avec ses 10 000 câbles de fibre optique, Leonardo mettra également ses capacités au profit des scientifiques qui tentent de mieux comprendre, gérer et anticiper les phénomènes naturels extrêmes.

En effet, la modélisation de tels phénomènes nécessite « des simulations de haute performance, de l’intelligence artificielle, de l’analyse et de la visualisation des données ». Un supercalculateur comme celui-ci peut répondre à cette demande. Dans un registre plus secret, Atos travaille aussi avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour des applications militaires.

Comme l’explique Anders Dam Jensen, directeur exécutif d’EuroHPC, l’entreprise commune entre Atos et Cineca, « en combinant le meilleur de l’intelligence artificielle et des technologies HPC, cette machine sera une ressource précieuse pour la recherche et l’industrie européennes afin d’innover et d’apporter des avantages aux citoyens dans des domaines tels que la médecine, l’énergie et l’agriculture ».

Avec la mise en service de Leonardo, le français permet à l’Union européenne de rester sur le devant de la scène technologique. Seul fabricant européen, Atos est le numéro trois mondial, derrière HPE et le chinois Lenovo dans le domaine des supercalculateurs. Deux autres machines de ce type pourraient voir le jour en Europe prochainement : Deucalion au Portugal et MareNostrum 5 en Espagne.