Toute rentrée est bonne à prendre pour Huawei. Le géant de la télécommunication chinois négocierait avec une trentaine de petites et moyennes entreprises japonaises afin de récupérer des redevances pour l’utilisation de technologies brevetées. L’entreprise envisagerait d’agrandir sa zone d’action sur l’ensemble de l’Asie du Sud-Est.

Les sanctions américaines pèsent sur Huawei

Huawei s’intéresse fortement à l’utilisation de ses technologies sans fil. D’après le quotidien japonais Nikkei Asia, un employé de la filiale nippone de l’entreprise déclare « Huawei cherche à obtenir des redevances d’un prix de 50 yens (0,32 euro) par unité utilisée ». Plusieurs entreprises japonaises allant de quelques employés à une centaine ont confirmé cette action.

Habituellement, les grandes entreprises négocient ce type de prix avec des sociétés de leurs tailles. Les start-up et les moyennes entreprises japonaises seraient inquiètes à l’idée de devoir mener de telles négociations. D’après un chercheur de l’université de Tokyo, Toshifumi Futamata, elles devraient rapidement faire « appel à des avocats et des experts pour éviter de signer des contrats désavantageux ».

Victime des sanctions américaines liées aux problèmes de sécurité des données, Huawei doit récupérer de l’argent là où il peut. En 2022, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 636,9 milliards de yuans (86,1 milliards d’euros), soit un montant quasiment équivalent à celui de 2021. Il s’agit en revanche d’une baisse de 29 % par rapport à 2020. La chute la plus importante est sur le bénéfice : le géant a dégagé 35,6 milliards de yuans (4,7 milliards d’euros) en 2022 contre 113,7 milliards de yuans un an plus tôt, soit une baisse de 69 %.

L’entreprise ne devrait pas s’arrêter au Japon et se tourner vers l’Asie du Sud-Est. Huawei détient de nombreux brevets indispensables à l’utilisation de nombreuses communications sans fil telles que la 4G ou le Wi-Fi. Rien qu’en 2021, Huawei a annoncé détenir plus de 110 000 brevets actifs, répartis dans plus de 45 000 familles. Le géant a établi depuis plusieurs années un centre de stratégie de propriété intellectuelle au Japon, à Singapour, en Corée du Sud, en Inde et en Australie pour superviser l’utilisation de ses technologies dans la région Asie-Pacifique.

Selon la société japonaise de recherche Seed Planning, le nombre d’entreprises nippones contactées par Huawei devrait exploser. La technologie du géant chinois est utilisée dans les domaines de la conduite autonome, les usines, la médecine, l’énergie et la logistique. En 2022, Huawei a renfloué ses caisses en concédant ses brevets à plusieurs entreprises du secteur automobile comme Mercedes-Benz, Audi, Porsche, BMW, Renault ou encore Suzuki au Japon.