Alors que de nombreuses institutions tout autour du monde interdisent TikTok sur leurs appareils gouvernementaux, la France pourrait suivre le mouvement. Lors d’une conférence de presse tenue le 1er mars, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a indiqué qu’il réfléchissait à bannir totalement l’application chinoise de partage de courtes vidéos des téléphones professionnels.

Olivier Véran s’exprime sur le cas de TikTok

« Aucun téléphone professionnel de ministre n’est équipé de TikTok ou d’autres applications », a déclaré Olivier Véran, relayé par Les Échos. Il explique « qu’il s’agisse du président de la République, de la Première ministre ou des membres du gouvernement, nous disposons de téléphones professionnels qui ne tolèrent pas l’installation de quelque application que ce soit ».

Selon lui, les agents des ministères régaliens comme celui de la Défense, de la Justice ou de l’Intérieur ne peuvent installer de réseau social sur leurs appareils gouvernementaux. Il assure qu’« une réflexion est en cours dans d’autres ministères ».

Une commission d’enquête sénatoriale, présidée par le sénateur Claude Malhuret, au sujet des administrations centrales et territoriales est également en cours. Il précise que l’objectif de cette dernière est de « dévoiler les zones d’ombre [de TikTok] à l’opacité bien supérieure ». Toutefois, Olivier Véran rappelle qu’« il ne s’agit pas de cibler un réseau social plutôt qu’une autre ». Toutes les applications doivent avoir un niveau de sécurité suffisant pour garantir le traitement des données des agents du gouvernement au sein de l’Union européenne.

TikTok est sur la liste noire de nombreux pays

La potentielle interdiction de TikTok ferait faire suite à celles de la Commission européenne et du Parlement européen survenues quelques jours plus tôt. Suivant la décision des États-Unis, qualifiant le réseau social de menace pour sa sécurité nationale, la plateforme détenue par ByteDance est bannie des téléphones professionnels des membres du gouvernement américain depuis le mois de décembre.

Le géant chinois de la tech avait avoué que ses employés pouvaient accéder aux informations personnelles des utilisateurs européens depuis la Chine. De plus, certains d’entre eux ont été accusés d’avoir espionné des journalistes en passant par les données contenues dans leur profil. Des motifs suffisants pour que les institutions du monde entier aient TikTok à l’œil.